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jeudi 3 mars 2022

Moi, le quota: Itinéraire d'une salariée en situation de handicap invisible de MAK

Auto-édition//Broché 220 pages//22 janvier 2022





« Je ne pensais pas revivre en entreprise ce que j’ai vécu dans la cour d’école ». 
Mak est une jeune battante de 39 ans, née avec une maladie génétique rare. Elle témoigne du harcèlement et de la discrimination qu’elle a subi en entreprise, la menant à un burn out en 2020. De cet enfer, elle en ressort plus forte que jamais pour rompre l’omerta qui règne dans les entreprises publiques et nous livre, ici, une véritable remise en question de la place du travail dans nos vies.
Ce livre est un cri, une voix qui s’élève pour que d’autres brisent le silence à leur tour.




Une fois n’est pas coutume, je me suis lancée dans la lecture d’un témoignage. Pas n’importe lequel, pas de n’importe qui non plus.

« Moi, le quota », c’est l’histoire de MAK (Marie-Aude de son petit nom), une jeune femme de 39 ans, originaire de Cherbourg, qui, dés la naissance allait devoir se battre dans la vie.

Atteinte d’une dysplasie ectodermique, qui se caractérise pour son cas personnel par une rare pilosité (et notamment des cheveux blancs très fins et très courts), ainsi qu’une absence de développement de certains organes, MAK, entourée de sa famille et de nombreux amis, a su déjà toute petite assumer sa maladie et le physique particulier qui en découle. Là n’est pas le cœur du problème à vrai dire, le regard des autres n’est pas un souci pour elle qui respire la joie de vivre. Son handicap au final, n’est pas visible : à l’âge de sept ans, elle a dû subir une greffe après que les médecins lui ont eu découvert une atrophie rénale, conséquence directe de sa maladie génétique rare. Une fois le rein de son papa greffé, une nouvelle vie pouvait commencer, certes, exempte de longues cessions de dialyses, mais rythmée par les contrôles médicaux, la prise quotidienne de nombreux médicaments et tous les problèmes inhérents aux greffes en général, et à la greffe de rein en particulier.

Cela n’a pas empêché MAK de réussir brillamment ses études supérieures, la menant au grade de cadre en communication. Et c’est lors de son entrée dans la vie active que la question de la RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) s’est posée. Bien malgré elle, MAK a dû se résoudre à déposer son dossier et se voir attribuer sa RQTH. Les entreprises devant se doter d’un certain « quota » de travailleurs handicapés au sein de leurs salariés, MAK étant diplômée et plus compétente que la moyenne dans son domaine, elle a pu intégrer une grande entreprise… et ses soucis ont alors commencé.

Très rapidement, elle va rencontrer des problèmes, avec des collègues mais surtout sa hiérarchie. Même en changeant de postes tout au long de sa carrière, en essayant de trouver des solutions pour arranger tout le monde, en oubliant parfois sa propre santé, les faits sont là : le monde du travail n’est pas prêt à reconnaître son handicap invisible, à faire en sorte qu’elle puisse travailler sereinement dans les meilleures conditions possibles. Le harcèlement… La discrimination… Les bassesses de la part de sa hiérarchie sont nombreuses, au point que MAK va vivre un véritable Burn-Out la conduisant à un repos forcé… S’en suive nécessairement un sentiment de culpabilité, puis de la colère face à ces injustices. MAK prendra le temps mais rebondira ! La comédie et le One Woman Show « Comme tout le monde… à un poil près ! » qu’elle joue sur les scènes françaises depuis 2018 l’y aideront certainement…

Marie-Aude, par son témoignage nous livre un cadeau précieux en nous racontant sa vie depuis l’enfance, son quotidien. Un « parler vrai », teinté souvent d’humour, qui prend aux tripes. Car si MAK ne se définit pas comme écrivaine, force est de constater qu’elle possède une facilité à faire passer maintes émotions au fil des lignes. Raconter son vécu n’est pas un exercice simple, faire ressentir les choses l’est encore moins, et pourtant, MAK y parvient sans aucune difficulté. En lisant ce livre, j’ai été en colère, j’ai eu les larmes aux yeux, j’en ai eu mal pour elle aussi… Pourtant, à aucun moment on ne tombe dans une complainte, non, MAK n’est pas une femme qui se plaint. Elle veut juste pointer du doigt les difficultés rencontrées, trouver des solutions, en proposer aussi, bref, donner un coup de pied dans tout ce petit monde injuste qu’est la vie en grande entreprise pour un travailleur handicapé, le tout en balançant une grosse claque au lecteur 😉

Ah, c’est sûr, ce livre-témoignage nous fait sortir de notre zone de confort, oblige à se rendre compte que la vie n’est pas rose et que l’humain peut parfois se montrer abject, en toute impunité en prime, et c’est là que MAK tape fort. Elle nous oblige à ouvrir les yeux sur des situations quotidiennes que vivent des milliers de personnes en France, des problèmes qui pourraient trouver des solutions si seulement quelqu’un prenait la peine de s’interroger et de se rapprocher des principaux concernés afin de pointer réellement du doigt les difficultés que rencontrent les travailleurs handicapés. Le législateur devrait prendre conscience qu’au-delà d’un quota, les travailleurs handicapés sont des personnes à part entière, avec des particularités que l’on ne peut ignorer.

Pour ma note, je ne vais pas juger l’histoire de Marie-Aude bien entendu. Cependant, pour la qualité d’écriture, les émotions transmises, l’authenticité et la sincérité employées par l’auteure, je ne peux que mettre la note maximale et une mention coup de cœur 💗

Un conseil, ne passez pas à côté de ce livre, un témoignage fort et vrai, un de ceux qui fait réfléchir 😉 N’hésitez pas à sortir de votre zone de confort et à découvrir la vie de MAK. Comme elle le dit si bien elle-même : « Prends ce livre comme un appel du pied. Peut-être te reconnaîtras-tu ? Sache que tu n’es plus seul. Reconnaîtras-tu un ou une collègue ? Parles-en autour de toi car aujourd’hui, plus nous serons à parler, plus notre voix portera ! »










 

jeudi 9 janvier 2020

Broken de Laura Devillard & Jane Devreaux

 
Auto édition//Broché 336 pages//9 janvier 2020
Disponible en eBook

 

 Je croyais ma vie parfaite, j’imaginais que rien ne pouvait m’atteindre… j’avais tort.Je m’appelle Colyna Macklean. Je suis allongée sur un lit d’hôpital, dans un corps qui refuse de fonctionner. Je suis incapable de bouger, la douleur et l’ennui me collant à la peau, et cette envie furieuse de me laisser sombrer !Puis, il est entré dans ma vie.Je suis Mozart Stanlo. Ma batterie me nargue, je ne pourrai plus jamais jouer, je vais devoir affronter le regard des curieux pour le restant de mes jours, mais pour elle, je suis prêt à tout, y compris à enfreindre les règles.



 


La couverture, juste magnifique, est ce qui m’a attiré en premier. Elle s’accorde parfaitement avec le résumé, je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture ! Je sentais que j’allais vraiment aimer et puis Jane Devreaux est une auteure que j’avais découvert avec sa trilogie Sinder que j’avais adoré ! 
C’est une histoire qui m’a bien plus bouleversée que je ne le pensais. Le courage et la résilience sont les premiers mots qui me viennent en tête quand je pense à cette romance.
Le thème abordé ici est difficile : voir sa vie basculer à jamais par un handicap et croire que tout est fini, puis s’accrocher avec rage à la vie qui est toujours là et se dire que si, on peut continuer et être heureux mais différemment. C’est ce que vont découvrir Colyna et Mozart.

Le message important de ce livre est de profiter de la vie car on ne sait pas de quoi sera fait demain.

J’ai trouvé extrêmement touchant nos deux héros qui sont passés par des moments douloureux aussi bien physiquement que moralement puis les voir se relever avec hargne et courage pour vivre tout simplement et être enfin heureux.

Colyna se rend à une fête avec ses deux meilleures amies, elle y retrouve son petit ami qu’elle aime. Mais elle va assister à une scène à laquelle elle n’aurait jamais imaginé, ce qui déterminera ce qui se passera juste après. Elle décide de rentrer en limousine avec ses amies et d’autres élèves et ils vont être victimes d’un terrible accident. Je dis terrible car il ne concerne que deux personnes, les autres sont légèrement blessés…
Car malheureusement Colyna et Mozart n’ont pas eu la même chance que leurs camarades et sont immédiatement pris en charge à l’hôpital. Les nouvelles ne sont pas bonnes et leurs vies vont changer à jamais.
Colyna et Mozart font partie de la haute société de New York, où superficialité est le maître mot. Avant l’accident, Colyna nous apparaît comme une jeune fille très privilégiée, précieuse, mais suite à l’accident elle va changer de comportement et elle en devient que plus admirable. Mozart c’est le musicien tatoué mais ce n’est pas un connard arrogant.
Colyna va se réveiller et découvrir qu’elle ne pourra plus jamais marcher. Pour cette jeune fille dynamique le monde s’effondre autant que son coeur est brisé.


Pour Mozart, il en va de même mais il pourra remarcher. Eux qui ne s’appréciaient pas spécialement, cet accident et leur handicap vont les rapprocher. Ils vont se nourrir du courage de l’autre, et avancer ensemble. Nous les suivons pendant leur rétablissement, la rééducation etc.
Les difficultés sont nombreuses, la souffrance est permanente. Ils passent par toutes les phases que ce soit de la haine, de la frustration, mais aussi du courage et des bons moments.

C’est une romance remplie d’espoir, qui nous fait comprendre que même après avoir vécu le pire, le meilleur reste à venir. Personne n’est à l’abri, on ne sait pas d’avance ce qui va arriver dans la vie.
Cette histoire m’a énormément touchée et Colyna et Mozart m’ont bouleversée.


C'est un gros :


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vendredi 8 mars 2019

Avec toi, m'envoler de Fleur Hana

 
Collection &H//Broché 360 pages//6 février 2019
Disponible en eBook 


 
 Elle est son ancre, il est son ciel Elle s'appelle Adeline. La première fois que Matt la voit, il perd toutes ses certitudes. Car Adeline a quelque chose de moins que les autres. Et quelque chose de plus. Un plus qui la rend unique, captivante, et fait douter Matt : doit-il aller au bout de la mission de séduction que son boss lui a confiée ? Il s'appelle Matt. La première fois qu'Adeline le voit, elle sent monter en elle l'amertume. L'amertume à l'idée qu'il n'éprouve à son égard que compassion et pitié, qu'il ne voie que le corps malade et oublie la femme qui l'habite. Mais Matt persévère, comme s'il voulait vraiment la connaître. Alors, Adeline le laisse petit à petit entrer dans son quotidien régi par les contraintes médicales. Et elle en vient à se demander si elle ne pourrait pas, elle aussi, se laisser emporter par la douce légèreté qui guide la vie de Matt...



 

Ayant lu un seul livre de cette auteure que j’ai plutôt bien apprécié (Follow me, tome 1), j’ai eu très envie de renouveler l’expérience, d’autant plus que le résumé de Avec toi, m’envoler est très attrayant.

En commençant le roman, j’ai été immédiatement plongée dans le récit. Nous suivons tour à tour Adeline et Matt et leurs deux points de vue nous permet de connaître les ressentis de chacun et de voir l’évolution de leurs sentiments.
L’intrigue est bien menée, l’écriture simple et efficace, et les pages se tournent toutes seules. Dans l’ensemble, j’ai passé un agréable moment, même si j’ai préféré la première partie du roman à la seconde. Le quotidien d’Adeline, ses difficultés, sa souffrance, tout cela était vraiment bien développé, très intéressant à lire. Je me suis sentie immergée dans ce quotidien, dans sa douleur et je l’ai trouvée très courageuse. Sa colère, son cynisme et sa résignation m’ont beaucoup touchée. Même si je n’ai pu me mettre véritablement à sa place, car il faut vivre un tel handicap pour en prendre vraiment la pleine conscience, j’ai pu m’imaginer dans sa situation et je suis à peu près certaine que j’aurais parfois agi (ou réagi) comme elle.
En effet, la jeune femme est enfermée dans une routine qu’elle ne tient absolument pas à bouleverser, sans doute pour se rassurer, mais probablement aussi pour se sentir utile, elle qui se sent si diminuée et si dépendante. Prisonnière de ce corps qui refuse désormais de marcher. Je ne peux que comprendre à quel point être privé de sa liberté est une souffrance, même une amputation de notre être. Car la liberté est le bien fondamental de chacun.
Il n’y a eu qu’un moment (vers le milieu du roman) où, même si j’ai compris son désespoir et son mal-être, Adeline a tout de même fini par m’agacer. J’avais envie de la secouer pour qu’elle ouvre les yeux et s’aperçoive qu’elle était en train de se faire beaucoup de mal. Et du mal, elle n’en fait pas qu’à elle, d’ailleurs. Mais faire craquer le personnage d’Adeline et la rendre agaçante à un moment donné, a apporté beaucoup de réalisme au personnage, à l’épreuve quotidienne qu’elle traverse et également à l’histoire.
Concernant Matt, c’est un peu le gendre idéal. Un jeune homme gentil, charmant, attentionné, honnête, romantique (on pense aux petites fleurs, mais je n’en dirais pas plus) avec le sens de l’humour et surtout une patience infinie. En fait, c’est le mec parfait. Clairement, Adeline ne va rien lui épargner, allant même jusqu’à le décourager et par moments, on a vraiment de la peine pour lui car il se démène comme un diable pour l’aider. De même, il fait preuve d’une profonde abnégation, allant même jusqu’à pardonner à Adeline tout ce qu’elle lui fait subir. En fait, Matt ne baisse jamais les bras et malgré la colère qu’il peut ressentir par moments, il se montre très compréhensif sans laisser l’amertume l’envahir. Matt est vraiment la personne qui peut sauver Adeline d’elle-même, lui redonner goût à la vie.
Le concernant, j’ai trouvé très bien fait d’ajouter une activité sportive à risque, car malgré la situation d’Adeline, il ne renonce pas, lui montrant que son handicap ne doit pas l’empêcher de vivre sa propre vie, malgré le danger et ce, même s'il l’aime.
J’ai également apprécié qu’Adeline soit très ouverte d’esprit sur cette question car elle aurait pu se servir de sa situation pour faire pression sur Matt.

J’ai donc beaucoup apprécié ce roman, même s’il m’a manqué quelque chose pour être complètement conquise. L’histoire est belle, la relation des deux personnages aussi, mais je ne sais pourquoi, je ne me suis pas sentie tout à fait transportée par leur histoire. Matt est le genre d’homme que je verrais plus comme un bon pote que comme un amant, ceci explique peut-être cela ;). Donc c’est vraiment très subjectif. Cependant, je suis certaine qu’il charmera le plus grand nombre !

Pour conclure, Avec toi, m’envoler aborde un thème ô combien difficile à traiter avec justesse et Fleur Hana a particulièrement bien relevé ce défi. 



lundi 29 octobre 2018

Intime idée de Nicolas Dagorn [Interview & Chronique]

Éditions Hugo Roman New Way//Broché 360 pages//4 octobre 2018
Disponible en eBook


 Roxane vit dans un quartier tranquille d'une petite ville. Son quotidien : les copines, l'école et une vie de famille un peu tourmentée. Depuis quelques mois, le handicap de Noah, son plus jeune frère, chamboule la donne à la maison. Heureusement, son frère cadet Alex, jeune sportif au grand coeur, endosse le rôle de protecteur face à une mère effacée et un père distant.

Sur le trottoir d'en face, le foyer. Hugo vient d'y être placé par le juge pour enfants. Tant bien que mal, il découvre son nouvel environnement où popularité et pouvoir se gagnent à coups d'alliances et d'intimidations... Le tout orchestré par Enzo, éternel chef de bande, prêt à tout pour conserver son trône. Deux trajectoires bien distinctes. Deux destins que rien ne prédisposait à s'entrechoquer. Et pourtant, Roxane et Hugo vont être malgré eux les témoins de la rivalité opposant Enzo et Alex. De part et d'autre de la rue, ils devront apprendre à panser les blessures indélébiles que la vie inflige parfois.


Avant de vous donner mon avis sur ce livre, Nicolas Dagorn a eu la gentillesse de répondre à quelques unes de mes questions : 


1/ Je sais déjà que vous êtes français, mais que vous vivez au Québec. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ? 
Bonjour, et tout d’abord merci pour l’intérêt que vous portez à mon texte.
Parler de moi n’est pas l’exercice que je préfère. Lol. 
Que dire ? 
J’ai quarante-six ans, je suis marié et père de deux adolescents, une fille et un garçon (le choix du roi). Je travaille dans le domaine de l’aide à l’enfance et de l’éducation spécialisée depuis bientôt vingt-six ans. Rien que d’y penser, je sens de nouveaux cheveux blancs pousser sur ma tête (mes enfants disent que je n’en ai plus beaucoup…).
Les pérégrinations de ma vie m’ont conduit en Bourgogne, en région parisienne, dans le Loiret et dans la région lyonnaise. J’ai également vécu six belles années à l’île de la Réunion, au cœur de l’océan indien et vis aujourd’hui au Québec, où je suis venu m’installer avec ma petite  famille depuis plus de trois ans. Chacune de ses étapes de vie s’est inscrite dans une volonté de découvrir l’Ailleurs.
J’aime le plein air, la nature et les paysages sauvages. J’aime la musique, la peinture et l’art en général. J’aime la cuisine et les bonnes bouffes en famille ou entre copains. J’aime les nouveaux défis, j’aime découvrir le monde, les gens, les autres cultures et apprécie de sortir de ma zone de confort. J’aime la solitude, aussi.
J’écris de manière plus régulière depuis quelques mois après avoir passé de nombreuses années à jeter sur des coins de feuille des synopsis d’histoires qu’il me plaisait de me raconter. À ce jour, j’ai autoédité deux nouvelles aux éditions Édilivre (Soir d’avril et La triste histoire de Léonie Higgs) ainsi qu’une novella aux éditions Stories by Fyctia (Noir de neige).
Je travaille actuellement sur trois romans aux styles bien différents (Young Adult, Thriller et Anticipation). 
 
 
2/ Vous avez écrit Intime idée sur la plateforme Fyctia. Si Fyctia n'existait pas, auriez-vous quand même écrit ce livre ou alors l'idée du roman vous est venue au fur et à mesure ? 
Je n’aurais jamais écrit Intime idée si Fyctia n’existait pas, c’est certain !
J’ai découvert la plateforme lors d’un repas entre amis. Entre deux conversations, ces derniers m’ont appris qu’un de leurs amis, Vincent Haauy, venait de remporter un concours d’écriture en ligne (l’excellent Tricycle rouge) sur la plateforme Fyctia. Par curiosité, je suis allé jeter un œil et hop ! L’aventure Fyctia a débuté pour moi. Elle a commencé avec Noir de neige, dans le cadre d’un concours Thriller, puis avec Intime idée, dans le concours Young Adult consacré au thème « populaire ».
Intime idée s’est construit au fil des jours et des chapitres. Je connaissais les grandes lignes de mon histoire. Je savais que je voulais aller d’un point A à un point B, mais le chemin à parcourir pour y parvenir s’est, lui, dévoilé au fil des soirées passées devant mon clavier. J’ai apprécié ce mode d’écriture très contraignant et stimulant lié au fait que pour publier un nouveau chapitre il faut obtenir un nombre croissant de votes sur les précédents. Tout un défi !
 
 
3/ Les thèmes abordés dans votre roman sont très forts et vous êtes sans complaisance envers vos héros quitte à briser le cœur des lecteurs. Avez-vous connu des situations pareilles dans votre vie professionnelle ?
J’aime sortir des sentiers battus et les histoires qui ne finissent pas (toujours) bien. D’emblée, j’ai voulu marquer le récit par le drame et l’inéluctabilité du destin des héros. 
Il m’est arrivé, dans mon parcours professionnel, de rencontrer des situations semblables ou même pires que celles décrites dans le livre ; des situations d’enfants et d’adolescents confrontés à des carences affectives et matérielles profondes et irréversibles, à la violence, à l’abandon et à des drames humains parfois surréalistes. J’ai été contraint de me blinder pour prendre la juste distance avec ces situations, afin d’intervenir au meilleur de mes compétences, avec empathie et bienveillance. Cela explique peut-être cette absence de complaisance vis-à-vis de mes héros ; comme une volonté de raconter leur réalité sans filtre.
 
 
4/ Et Hugo ? Est-il né dans votre tête ou avez-vous côtoyé un "Hugo" ? 
Hugo est un mélange de certains jeunes que j’ai rencontrés et de celui que j’ai été moi-même. Ma période adolescente aurait pu, à maintes reprises, me conduire du mauvais côté de la rue du quartier des Chênes. J’ai su passer entre les mailles de certains filets. La rencontre avec des adultes, comme Séverine et Fred dans le livre, m’a aidé à m’en sortir.
Alors, oui, Hugo est bien né dans mon esprit, mais son parcours, ses émotions, ses réactions et ses réflexions sur la vie sont empreints de tous ces Hugo qui ont jalonné mon parcours professionnel. Au travers de ce personnage, j’ai voulu rendre hommage à ces adolescents à la marge et montrer qu’un jeune placé pour des faits infractionnels ne doit pas être résumé qu’à sa condition (temporaire) de délinquant. L’acte délictueux est souvent le symptôme d’un profond mal-être, l’expression d’une souffrance qu’il faut traiter pour aider le jeune à avancer.




Je ne vous fais pas un résumé du livre puisque celui de l'éditeur suffit largement et je ne ferais que répéter.

La collection New Way s'adresse aux adolescents mais, Intime idée devrait être lu par tous : ados et adultes !
C'est une histoire qui nous prend aux tripes et nous fait réfléchir. L'auteur, Nicolas Dagorn, ne nous épargne pas et on se prend les coups en pleine face, comme ses personnages tellement criants de vérité.
Même si le prologue m'a désorientée, car il nous dit déjà que la fin ne sera pas des plus heureuses, je n'ai pas pu m'empêcher de m'accrocher jusqu'au bout de l'histoire de Noah, Roxane, Alex et Hugo.

Ces personnages pourraient vivre partout dans le monde, car le harcèlement, le racket etc.,  que ce soit dans la vie ou sur les réseaux sociaux, ça existe... et pire ! ça touche des enfants de plus en plus jeunes, les divers faits-divers nous l'ont démontré à plusieurs reprises.

Un livre à mettre dans les bibliothèques des collèges et lycées. Je ne peux pas dire que ce soit une lecture coup de cœur, car elle fait mal, mais c'est certainement une lecture coup de poing.





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dimanche 15 juillet 2018

Ropero de Cathy Berna

Hachette Romans, 13 juin 2018 - Grand Format 276 pages



Elle, c'est Léonie, seize ans. La musique, c'est tout ce qu'elle a. Ca et la maladie. Sa vue baisse inexorablement. Bientôt, elle ne verra que du noir. Lui, C'est Ezra. Il trace la route dans son camion, accompagné de son chien et d'une tortue. Solitaire et instable, il cherche à fuir sa propre histoire. Eux, c'est une rencontre. Une nuit d'été inédite lors d'un festival d'électro. Un moment suspendu, avant qu'une tempête puis le chaos de leurs vies ne les rattrapent...

Ce livre, je l'avais repéré depuis un moment. Bien avant sa sortie. Ce qui m'a attirée dans un premier temps, c'est son résumé, très intriguant et attractif. Ensuite, la couverture : que je trouve sublime. 
Malheureusement, comme vous le voyez avec mon "Abandonné", j'ai très vite déchanté. Si je suis honnête, peu de choses m'ont plu. 

L'idée de départ est bonne. Excellente, même. Pourtant, dès les premières pages du roman, j'ai tiqué. L'histoire va beaucoup trop vite. Par exemple la rencontre entre Ezra et Leonie : à peine lui a-t-il adressé la parole, qu'Ezra connaît Leo et la décrit comme : "Léonie est singulière. À fleur de peau et en même temps solide, et stable." Mais tu viens de la rencontrer il y a même pas deux minutes ! Ceci est exemple parmi tant d'autres. Du coup, niveau crédibilité ça coince un peu.  

De plus, le scénario m'a semblé faible, voire bancal. Léonie qui, au départ, nous apparaît comme une fille forte malgré sa maladie, va sombrer totalement, et ce très rapidement. Or, l'explication  de sa dépression ne m'a pas convaincue. Et puis, même si je crois au coup de foudre, sincèrement j'ai bloqué sur la relation entre nos deux héros. En fait, tout m'a paru un peu décousu et mal amené. Et, malheureusement, plus je progressais, plus ce sentiment se renforçait. Je n'ai, hélas, ni adhéré à l'intrigue, ni aux personnages. 

Idem pour la structure du roman, qui m'a complètement déstabilisée. Les 50 premières pages, nous sommes dans une narration en "Je" alternée entre les voix d'Ezra et Léonie. Puis, sans comprendre pourquoi, pendant une centaine de pages, nous passons à une narration en "il" (toujours en alternance). Pour qui, pour quoi ? Je ne sais pas. Et ainsi de suite, puisque après nous revenons à une narration en "je", puis encore une fois en "il". J'imagine que l'auteur a choisi ce mode de narration pour donner un style particulier à son roman, sauf que pour ma part, je trouve que cela le dessert. 

J'ai donc stoppé ma lecture page 187 (sur 277), car il était évident que ce récit n'était pas pour moi. J'en suis navrée pour l'auteure, mais je suis sûre que ce livre saura trouver son lectorat. Surtout pour les personnes sensibles à la musique, ils seront gâtés avec ce roman. 




mercredi 9 novembre 2016

Notre année trouble de Sarina Bowen


Rennie Road Books, 2 novembre 2016, 289 pages, 
disponible au format papier et numérique



Elle s’attendait à intégrer l’Université de Harkness en tant que joueuse de hockey sur glace. Mais à la suite d’un accident grave, c’est en fauteuil roulant que Corey Callahan doit commencer les cours.

 Son voisin de palier, dans sa résidence accessible aux personnes à mobilité réduite, est trop beau pour être vrai. Il s’appelle Adam Hartley, et c’est un autre joueur de hockey handicapé par deux blessures à la même jambe. Il ne joue pas dans la même ligue que Corey. Et puis, il est déjà pris.
Pourtant, une amitié hors du commun va naître entre Corey et Hartley, dans le « ghetto des éclopés » du bâtiment McHerrin. Autour de leurs plateaux de cafétéria et de leurs parties de jeux vidéo, ils se serrent les coudes pour affronter des déceptions qu’ils sont les seuls à pouvoir comprendre.
Bien sûr, ce sont juste des amis… jusqu’au soir où tout va basculer. Le trouble s’installe. Corey est certaine d’une chose, elle est en train de tomber amoureuse. Pour de bon.
Mais Hartley abandonnera-t-il sa splendide petite amie pour aimer une fille aussi abîmée que Corey ? Rien n’est moins sûr, et Corey va devoir trouver le courage de poursuivre sa vie d’étudiante de son côté – une nouvelle vie qui ne tourne pas autour du sport auquel elle ne peut plus jouer, ni du garçon aux yeux bruns qui a peur de l’aimer en retour. 




D'un côté nous avons Corey qui, suite à un accident, se retrouve en partie paralysée et de l'autre, Hartley qui lui, également suite à un accident se retrouve avec une jambe brisée.
Ces deux êtres meurtris par la vie sont semblables mais cependant différents.
Hartley a un handicap provisoire - dirons-nous - mais celui de Corey est permanent.
Ils intègrent l' université de Harkness, l'un sur des béquilles, l'autre dans une chaise roulante.
Logés tous les deux dans un bâtiment spécialement aménagé, voisins de paliers, il va se créer entre eux une camaraderie spontanée.

S'entraidant l'un l'autre, se soutenant moralement, ils forment une paire d'amis inséparables.
Hartley a une petite amie, Stacia, une splendide jeune fille, à l'égo surdimensionné et imbue de sa petite personne !
Stacia partie à Paris pour quelques mois, nos deux amis passent toutes leurs soirées ensembles, jouant aux jeux vidéos et apprenant à mieux se connaitre.
Mais Corey, peu à peu, commence à nourrir pour Hartley des sentiments plus forts que la simple camaraderie et souffre de ne pouvoir tout lui dire.
Verra-t-il clair dans son coeur ? Mettra-t-il un terme à sa relation avec Stacia pour Corey ?
C'est le souhait le plus cher de la jeune fille mais va-t-il se réaliser ?

Ce roman nous raconte une belle histoire d'amour et d'amitié.
Corey, malgré son handicap essaie d'aller de l'avant. Bien sûr, elle a des moments de déprime et d'abattement mais sa force de caractère lui permet de remonter.
Son attachement pour Hartley lui fait aussi connaitre des sentiments en montagne russe.



Elle le veut mais ne l'oblige à rien, ce qui arrive entre eux est spontané et naturel.
Hartley est, au départ complètement à fond dans sa relation avec Stacia et ne voit en Corey qu'une simple amie mais peu à peu, la jeune fille prend de plus en plus de place dans ses pensées et il va (enfin) finir par s'apercevoir que le vrai amour n'est pas là où il le pense.

J'avais du mal à comprendre comment un garçon comme Hartley, au vu de sa famille et même de son caractère pouvait autant être aveugle et rester attacher à cette pimbêche de Stacia. Mais au fil des pages et des révélations, on comprend beaucoup mieux le pourquoi de son attitude.

Une belle histoire pleine d'espoir et de bons sentiments, avec des moments de tendresse, d'humour et d'émotions.






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jeudi 5 mai 2016

Dis-moi si tu souris de Eric Lindstrom

 Nathan éditions, 2 juin 2016, 395 pages, disponible au format papier ici


"Je suis Parker, j'ai 16 ans et je suis aveugle"
Bon j'y vois rien, mais remettez-vous : je suis pareille que vous, juste plus intelligente. D'ailleurs, j'ai établi Les Règles :
- Ne me touchez pas sans me prévenir ;
- Ne me traitez pas comme si j'étais idiote ;
- Ne me parlez pas super fort (je ne suis pas sourde) ;
- Et ne cherchez JAMAIS à me duper.
Depuis la trahison de Scott, mon meilleur pote et petit ami, j'en ai même rajouté une dernière. Alors, quand il débarque à nouveau dans ma vie, tout est chamboulé. Parce que la dernière règle est claire : il n'y a AUCUNE seconde chance. La trahison est impardonnable. 
 Merci aux éditions Nathan pour cette lecture en avant-première !

Parker est une jeune fille de 16 ans qui a perdu en même temps sa mère et la vue dans un accident de la route.
Son père et Scott, son meilleur ami, sont là pour veiller sur elle et l'aider.
Lorsqu'elle atteint l'âge canonique de 13 ans, sa relation avec Scott évolue et il passe de meilleur ami à petit ami.
Suite à ce qu'elle considère comme une trahison, elle le quitte et ne lui adresse plus la parole.
Mais l'été de ses 16 ans va de nouveau tout bouleverser dans sa vie et elle va, de nouveau, perdre un être cher.
Ce roman est un roman qui ne se raconte pas! Il se LIT ! Il se VIT ! Il se RESSENT !
En dire plus sur le contenu serait un crime de lèse-majesté et desservirait et le lecteur et l'intrigue du roman.
Je vais donc essayer de vous parler des personnages en essayant de ne pas trop en dévoiler et plus particulièrement de Parker.

J'avoue qu'au départ, je l'ai trouvée imbuvable, grande gueule, égoïste, nombriliste mais lorsqu'on apprend à la connaitre, elle se révèle être tout autre. 
C'est tout simplement une jeune fille qui a souffert dans sa chair et qui souffre encore. Et elle dissimule sa souffrance sous une attitude frondeuse. L'amitié et la confiance sont primordiaux pour elle et elle peut compter sur Sarah, sa meilleur amie, son âme soeur, sur Molly et sur Faith pour la soutenir quand elle est au plus bas.
Elle trouve dans son handicap une force qui lui permet de se dépasser, j'ai été bluffée par le sport qu'elle pratique : la course à pied. Hallucinant !
Et sa capacité à se remettre en question, à admettre ses erreurs, à apprendre de ces mêmes erreurs lui apportent une profondeur et une maturité qui ont forcé mon admiration. 
Elle essaye d'être forte et de faire abstraction de ses malheurs mais tout va finir par éclater, la jeune fille va craquer et commencer à se poser des questions.
Ses amies sont très importantes pour elle, elle représente son pilier, son point d'attache.
Et Scott ! Ah Scott ! Je ne peux malheureusement pas trop vous en parlez pour les raisons que vous savez mais il est tout aussi adorable et leur romance m'a émue.

Pour une fois, mes mots n'arrivent pas à retranscrire exactement ce que j'ai ressenti au cours de ma lecture et pour comprendre mon ressenti, il ne vous reste qu'une chose à faire : le lire à votre tour
Une belle histoire d'amour, de dépassement de soi, de tolérance, d'espoir et d'amitié.

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Voici, en bonus, le trailer du roman