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dimanche 8 mai 2016

Cobayes T7 Cédric de Alain Chaperon

 éditions De Mortagne, 6 avril 2016, 328 pages, disponible au format papier 
et numérique ici


 Ce que j’aime faire de mes journées : rien.
Je me définis comme un paresseux. Les DVD et les livres sont mes seuls amis, car ils n’exigent aucune concession de ma part. Même travailler ne me viendrait pas à l’esprit. Voilà pourquoi je prête mon corps à la science. Je participe à des études cliniques en tant que cobaye. Pas de responsabilités, peu d’exigences. On me paie pour tester des produits. Point.
J’ai récemment trouvé une compagnie pharmaceutique qui me proposait un énorme montant d’argent pour me guérir de ma dépendance à la marijuana. J’aurais été fou de ne pas sauter sur l’occasion.
Depuis quelque temps, je me sens bien. J’ai l’impression de devenir quelqu’un. Comme si je méritais enfin de prendre ma place parmi les meilleurs. Lisez mon blogue, vous allez comprendre.
Moi, Cédric Labonté, j’ai maintenant le monde à mes pieds


Merci aux éditions De Mortagne et Virgolia communication pour ce service presse. 


Cédric Labonté, un nom de famille quelque peu ironique au vu de ce qu'il va arriver, est un type mou. Moins il en fait, mieux c'est ! Un véritable paresseux et il l'assume complètement !
Le travail ? Très peu pour lui. 
Le moyen le moins fatiguant pour gagner de l'argent ? Il participe à des essais cliniques pour des labos pharmaceutiques. Il passe son temps à lire, regarder des DVD et rédiger des articles pour son blog qui a, pour nom, Le blogue du Cobaye !
Il possède une adorable chatte, Cantine !  
Un drôle de nom qui s'explique par le fait qu'au départ, Cédric pensait que Elle était Il et l'avait baptisé Quentin, ce qui explique la transformation du nom. Un animal adorable (comme peuvent l'être les chats) mais qui a une sale manie : venir boire dans la cuvette quand Cédric fait pipi !

Il est accro à la marijuana, ce qui lui sert de prétexte pour participer à l'étude d'Alphalab puisque la molécule testée sert à combattre l'anxiété et les dépendances.
Dépendances dont il ne veut pas être débarrassé, seul l'argent motivant son inscription.
Cédric est donc, au départ, un jeune homme timide, réservé et qui se laisse vivre.
Il rencontre Marie, une ancienne présentatrice d'une émission pour enfants qui a bercé son enfance et pour qui il a beaucoup d'admiration et de respect mais sa timidité l'empêche de l'aborder.
Suite à sa première injection, Cédric commence, tout doucement, à changer.
Les articles pour son blog deviennent plus incisifs, plus mordants, il ressent moins le besoin d'avoir recourt à son pot (comprenez par là, la marijuana), il retrouve une énergie qu'il ne connaissait plus depuis longtemps, acquiert une plus grande confiance en lui et ose, enfin, aborder Marie et malgré leur différence d'âge (25 ans), ils entament une liaison.
Mais Cédric, au fil des injections, change de plus en plus. Il se redécouvre une véritable fibre artistique et recherche même un travail !
A partir de ce moment, tout va s'enchainer très vite : excellent travail, son blog va prendre une ampleur hors norme et il va devenir célèbre.
Mais il va attraper très rapidement LA grosse tête et devenir imbu de lui-même et égocentrique.
Vont commencer ses dérives dont, Marie, va avoir le privilège d'ouvrir le bal. 
Tout va s'enchainer alors très vite jusqu'au dénouement final !

Alain Chaperon a la terrible tâche de clôturer cette série et je dois dire qu'il s'en sort très bien ! 
Ce dernier tome est moins sanglant que certains précédents et, ma foi, ça fait du bien !!!
Attention, Cédric n'en devient pas moins un meurtrier en série mais en plus soft ! 
Le récit est plus axé sur l'évolution dans la vie du personnage tout en gardant LA caractéristique de tous ses prédécesseurs : devenir un meurtrier sans remord ! 

Comme dans chaque roman de la série, nous retrouvons à la fin une lettre qui, une fois toutes réunies forment un mot que vous devez noter sur le site internet de la maison d'édition et une fois ces lettres remises dans le bon ordre, vous avez droit à un chapitre final qui vous explique tous les mystères entourant Alphalab. Comme je suis très, très gentille, je vais vous donner la lettre de ce dernier tome R (comme Rosalie ^^)
Vous ai-je préciser que le comportement de Cantine a également changé ? Pourquoi ? Est-elle possédée par le diable comme le pense Cédric ? Vous le découvrirez en lisant ce septième et dernier tome !

Cobayes est une série qui m'aura tenue en haleine au cours de ses parutions.
Elle m'a plus d'une fois déroutée, surprise, angoissée, amusée (parfois), écoeurée, dégoûtée (par moment), déstabilisée et il faut bien le dire, complètement captivée !!
Sur le chemin du retour, je me perds. Je passe par une rue peu achalandée. À un certain moment, je vois un chat traverser la route. Il voudrait se faire écraser qu’il ne marcherait pas plus lentement.
Soudain apeuré, il s’écarte en direction du trottoir. Fort heureusement, j’ai le réflexe de tourner mon volant vers la droite.
Ouf ! Encore un peu et je l’aurais manqué.

 Vous pouvez retrouver les chroniques des 6 premiers tomes en cliquant sur l'image
http://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2015/01/cobayes-t1-anita-de-marilou-addison.htmlhttp://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2015/01/cobayes-t2-sarah-et-sid-de-eve-patenaude.htmlhttp://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2015/03/cobayes-t3-yannick-de-martin-dube.html
http://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2015/05/cobayes-t4-benoit-de-carl-rocheleau.htmlhttp://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2015/11/cobayes-t5-olivier-de-yvan-godbout.htmlhttp://lesreinesdelanuit.blogspot.be/2016/03/cobayes-t6-elliot-de-madeleine.html

https://editionsdemortagne.com/







vendredi 18 mars 2016

Cobayes T6 Elliot de Madeleine Robitaille

éditions De Mortagne, 24 février 2016, 328 pages, disponible au format papier et numérique ici






Pervers ? Bizarre ? Asocial ? Je me fous royalement de ce que le monde pense de moi.

Il n’y a que moi qui compte, mon plaisir et ma liberté. Je n’ai pas d’amis et je n’en veux pas. Mon monde intérieur, ce qui s’y trouve, n’appartient qu’à moi. Personne ne sait qui je suis réellement ; ça vaut mieux ainsi.

Je travaille deux ou trois jours par semaine. Je pourrais bosser à temps plein – mon patron me l’a offert –, mais ça nuirait à mon autre passe-temps, qui nécessite préparation et prudence…

Mon seul problème, c’est que j’aimerais gagner plus d’argent. J’en ai besoin pour finir mes travaux dans la pièce insonorisée. Si je veux l’utiliser, un jour… Je devrais peut-être creuser du côté de ce laboratoire, celui qui cherche des candidats pour tester un nouveau médicament. Ça paie drôlement bien ! Avec tout ce fric, ma salle de jeux serait rapidement opérationnelle. 
 Merci à Caroline,à Virgolia communication et aux éditions De Mortagne pour ce service presse. 

Dans ce sixième roman, nous faisons la connaissance d'Elliot, un jeune homme que l'on pourrait qualifier de pervers, solitaire, vicieux ... Un grand malade quoi !!!
Pourquoi, alors, s'inscrit-il chez Alphalab ? Tout simplement pour pouvoir, avant tout, suivre une potentielle victime qu'il a repérée et ensuite pour pouvoir, grâce à l'argent obtenu, aménager une salle de torture dernier cri !
Mais comme pour chaque participant, les effets du produit testé sont différents d'un patient à l'autre et il faut bien reconnaitre que chez Elliot, les effets seront, comment dire ... innatendus !

Je pensais après avoir lu le tome 5 qu'il serait difficile pour les auteurs suivants de faire plus trash !
Je me trompais lourdement ...
Celui-ci est le pire de tous (enfin, pour le moment vu que le septième est à paraitre) !
Tortures sur animaux, zoophilie, sadisme, perversion sexuelle, machiavélisme, tortures également su des femmes (puisque c'est la seule façon pour Elliot de pouvoir avoir des érections et surtout de pouvoir avoir un orgasme).
Au départ, il se contentait, si on peut dire, d'étrangler ses victimes mais par la suite, il va pousser ses expériences plus loin, beaucoup plus loin, jusqu'à l'insoutenable !!!
Je vous avoue sincèrement que j'ai failli abandonner ma lecture lors de la description de torture sur le chat ! Ma réaction était plutôt de ce genre là !!!


Et puis, je me suis dit : Allez, accroche-toi ! Le plus dur est passé !
Ici aussi je me suis fourvoyée, la suite est PIRE !! Comment peut-on arriver à imaginer de telles choses ?
Ce type est complètement frappa dingue ! Et encore, je suis polie ! Bon, bien sûr, sa petite enfance a été malheureuse, très malheureuse et traumatisante, très traumatisante mais quand même !!!
Les scènes de ses meurtres, les descriptions, les détails ne laissent aucune place à l'imagination. Il a une façon de trucider, de charcuter, d'éviscérer ses malheureuses victimes tout bonnement atroce ! 

Et malgré tout, on pousse le vice à vouloir aller plus loin, à vouloir absolument découvrir jusqu'où il peut aller dans l'horreur !

Lorsque j'ai commencé la série, j'attendais avec impatience la sortie de chaque tome car je me disais qu'il n'était pas possible d'aller plus loin, et pourtant...
L'auteur parvient encore à repousser les limites de l'horreur et j'ai peur de découvrir le septième et dernier tome de la série. 



( âmes sensibles, ne lisez pas ce qui va suivre !!!) 

Alors que Petite Soeur tente fort probablement de se convaincre qu’il ne veut que s’amuser en lui donnant la frousse, il tranche d’un coup sec la jugulaire de Lili. Par expérience, il sait où se placer pour ne pas être éclaboussé par le sang qui gicle.
Pendant tout le temps que le sang coule à flots sur le matelas, la petite hurle du mieux que son bâillon le lui permet. L’épouvante sur son visage la rend si belle ! Une superbe crise d’hystérie qui doit lui demander beaucoup d’énergie.
Quand le jet de sang devient un suintement, que Lili n’est plus qu’un cadavre, il revient vers Petite Soeur.
Elle ne crie plus. Des sanglots muets secouent ses épaules. Ou s’agit-il de tremblements ? Elle garde les yeux fermés, sans doute pour ne pas voir sa soeur morte et ensanglantée. Peut-être aussi pour éviter de le voir, lui.
Que d’affliction sur ces traits juvéniles ! À l’effroi se mêle une peine inouïe. C’est enivrant pour lui de la regarder.
Il s’est assis à ses pieds, espérant qu’elle rouvre les yeux afin d’assister à ce qu’il lui réserve, mais elle s’entête dans son aveuglement. Il lui caresse la cuisse, histoire de la faire réagir. Elle pleure plus fort et essaie de le frapper avec ses pieds pour l’éloigner d’elle. Elle ne sait pas que sa rébellion le fait bander.
Dans un mouvement fluide, il ouvre l’abdomen de Lili, du sternum au pubis. Du coin de l’oeil, il guette la petite, qui ne daigne toujours pas assister au spectacle qu’il lui offre. Décevant.
L’homme pose sa lame sur le matelas, près de lui.
— Allons, sois courageuse. Regarde ta soeur.
Elle secoue la tête. Il lui vient alors l’idée de plonger ses mains à l’intérieur du ventre chaud, d’en extraire les entrailles visqueuses et de les déposer sur les jambes nues de Petite Soeur. L’effet est immédiat. La mignonne ouvre enfin les yeux.
Elle se contorsionne, se tortille comme une possédée en poussant des miaulements étouffés. Il voit la folie passer dans ses yeux… Elle sait qu’elle va mourir ! Quel moment intense ! 
Il bande comme un taureau en rut. Il veut s'occuper d'elle maintenant. De sa main libre, il caresse ses
cheveux blonds pendant un moment. Puis, tout sourire, il en saisit brutalement une poignée et reprend son Exacto de l’autre main.
Il entaille la peau à la racine de son front et la découpe soigneusement. Il va la scalper. Il ne veut pas
qu’elle s’évanouisse trop vite, alors il y va à petites doses. Il est sur le point de jouir. Il sent que ça s’en vient. Lorsqu’il tire sur les cheveux de Petite Soeur pour détacher le scalp de son crâne, il éjacule à longs jets en râlant. Un orgasme sublime ! Le meilleur qu'il est eu depuis longtemps

Bande annonce pour ce sixième tome



Vous pouvez cliquer sur les covers pour découvrir les chroniques des tomes précédents
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jeudi 5 novembre 2015

Cobayes T5 Olivier de Yvan Godbout

éditions De Mortagne, 7 octobre 2015, 328 pages, version papier et numérique disponible ici






Mon souhait le plus ardent : vaincre la tourmente.J’en ai marre. Marre de mes cicatrices qui attirent le regard de tous et qui, paradoxalement, éloignent celui de mes parents. La mort de mon frère jumeau ne m’a pas que rendu invisible à leurs yeux, elle a également provoqué chez moi d’importants troubles anxieux. Au fil des années, la tourmente s’est nichée dans mon esprit. J’ai peur qu’elle ne s’y soit installée pour toujours.
À dix-huit ans, je devrais avoir d’autres ambitions que de devenir fou, non?
Je veux changer de vie. Fuir ce foyer où déambulent une mégère, un salaud, un vieux beagle dépendant affectif et un fantôme qui cherche sans cesse mon attention. Mais surtout, je veux guérir. Je crois avoir trouvé la solution. En fait, c’est plutôt la solution qui m’a trouvé…Un simple cerne de café sur une page de journal, et le tour était joué.

Merci à Caroline et à Virgolia communication pour ce (sanglant ^^) service presse !

Olivier, suite au décès de son jumeau lorsqu'il avait 11 ans, n'est plus lui-même depuis ce drame.
Disons qu'il n'est pas vraiment tout seul dans sa tête !
Sa tendance à la violence est accentuée par le côté sombre de son frère disparu qui le hante. Sentiment de culpabilité ou véritable fantôme ? L'avenir nous le dira !
Il hait son père, il hait sa mère, il hait son prof de natation, il hait son patron ... En fait, il hait beaucoup de gens et pas toujours sans raison !
Mais heureusement, malgré ses envies, il ne passe pas (encore) à l'acte.
Suite à sa participation au programme du très controversé (et il l'est de plus en plus au fur et à mesure des tomes) AlphaLab, Oliver va arrêter ses traitements qui lui permettait de contrôler sa schizophrénie pour se contenter de leurs injections et ce qui devait arriver ... arriva !

Ce cinquième volet a été écrit par Yvan Godbout, un auteur que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir dans sa trilogie "Les yeux jaunes" qui a été pour moi, un véritable coup de coeur.
Yvan reprend donc la suite dans ce tome et il faut bien reconnaitre que celui-ci est le pire de tous !!! Je me demande d'ailleurs comment vont faire les deux derniers auteurs pour battre ce record dans l'horreur.
Olivier/Oscar est un malade, un fêlé, un fou furieux, un sadique, qui, une fois soumis au traitement d'AlphaLab, lache la bride à ses plus vils instincts. Il massacre avec plaisir, plus c'est sanglant et dégueu, plus il aime ça.
Non seulement, il aime ça mais en plus, il prend son pied (au sens littéral du terme) à chaque crime, c'est pour lui une réelle et tangible jouissance. Mais son plaisir suprême est d'énucléer ses victimes !


Certains passages sont très (trop) trash et lorsque l'on croit que l'on ne pourrait pas aller plus loin dans l'horreur, Yvan parvient à repousser les limites ! Mais je dois bien reconnaitre que je l'ai lu d'une traite tant je voulais savoir jusqu'où Yvan aller pousser le bouchon et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il l'a poussé loin, très loin ! 

Un tome 5 qui n'a rien à envier à ses prédécesseurs, loin de là, il les dépasses tous dans l'horreur mais j'avoue que, par moment, j'ai ressenti un certain malaise et même de l'écoeurement  pour certaines scènes ! 
Qu'on s'en prenne à des adultes... soit ... mais à des chatons, à son propre chien et surtout à un bébé, là, je n'ai pas du tout apprécié , allez savoir pourquoi ?

Vous l'aurez compris, j'ai appréciè ma lecture, à l'exception de certains passages, mais ce tome n'est surtout pas à mettre entre toutes les mains. 

http://virgolia.com/maisons-deditions/https://editionsdemortagne.com/

...Une gifle retentissante. Ma joue brûle ; maman pleure ; je froisse le bout de papier entre mes doigts. La colère s’infiltre en moi comme un poison. Je voudrais la frapper, la cogner, lui fermer sa sale gueule de mégère, mais ça ne me ressemble pas. Avant de finir par regretter mes gestes, je dois fuir cette chambre que mes parents considèrent comme un sanctuaire, mais qui n’est plus qu’un tombeau...


... Le chlore me pique les yeux. Je suis à bout de souffle, je vais finir par boire la tasse. Et ce connard ne me lâche pas.

—— Qui a dit que tu pouvais t’arrêter ? Allez,mon gars, montre-moi de quoi tu es capable !
Mon coeur est prêt à claquer. J’y suis presque, plus qu’une dizaine de brasses. Un courant chaud glisse sournoisement entre mes cuisses. Merde, j'en ai quand même pas pissé dans la piscine ? La sensation de chaleur s’étend bientôt à tout mon corps.C’est l’eau. Elle se réchauffe.Une voix que je connais bien parvient à mes oreilles :
—— Je sortirais vite de l’eau si j’étais toi, frérot…
Oscar est assis au bout du petit tremplin ; il agite ses pieds en feu dans l’eau. Des flammes dansent sur son corps, lèchent amoureusement sa peau qui se craquelle et se détache de lui comme les feuilles mortes d’un arbre en automne. Ses lèvres tombent en essayant de me sourire.
—— Cesse de patauger, Oli, qu’on s’occupe de ce pseudo-David Hasselhoff à la con !
Mon épiderme se met à rougir, mes cicatrices ressemblant à d’étroites coulées de lave. Je donne tout ce qu’il me reste pour parvenir au bord de la piscine, m’en extirper. Un rire d’enfant, suivi d’un cri rauque, me fait lever les yeux vers le tremplin de trois mètres. J’y découvre monsieur Moreau, talonné par mon petit frère, toujours aussi enflammé.
La voix grave et basse de mon professeur se fait maintenant plaintive ; on dirait même qu’il va se mettre à chialer comme une gamine. Dans la piscine, de gros bouillons agitent l’eau avec une rage peu commune. Monsieur Moreau n’est plus qu’à quelques centimètres de l’extrémité du plongeoir, qui vacille dangereusement. Je pourrais détourner la tête ou m’enfuir ou, encore, fermer les yeux, tout simplement.
Je préfère regarder. Jusqu’au bout.
Ébouillanté comme une poule au pot. Une mort que j’espère lente et douloureuse. Nos regards se croisent. Avant de se fermer, ses yeux transmettent une terreur sans nom ; les miens, un plaisir sans équivoque.
Oscar le bouscule.
—— Allez, hop, monsieur Moreau, il est grand temps de sauter !
L’homme rouvre les yeux, maintenant deux orbites creuses et sombres. Il hurle en tendant les bras vers moi.Son hurlement se transforme en rire tandis que sa bouche se déforme ; ses lèvres s’étirent et se déchirent ; des doigts pointent hors du trou béant et forcent le passage ; ses joues explosent en
morceaux de chair sanguinolents ; sa tête se fend en deux et des mains jaillissent de son cou dans
une fontaine écarlate.
J’assiste à une monstrueuse naissance.


Des cheveux brunâtres et gluants poussent comme l’herbe du diable ; un visage étroit et féminin se dessine ; un nez légèrement retroussé et des yeux marron aussi. Katy. Son corps en entier s’extirpe de celui de monsieur Moreau comme d’une abominable tenue de plongée organique.

Chétive, complètement nue, la pauvre réceptionniste fait face au vide. Elle me regarde, terrorisée.
—— Je t’en supplie, Olivier, ne le laisse pas me tuer !
Mes pieds restent cloués au sol. Impuissant, je regarde Katy s’approcher de la mort. Derrière elle,la silhouette de mon jumeau s’estompe, remplacée par une autre, beaucoup plus massive. Un homme
costaud au crâne rasé a pris la place d’Oscar. Je le reconnais, et mon coeur martelant ma poitrine
aussi. C’est le mec qui bavait devant Katy, ce matin, qui s’apprête maintenant à la tuer ! Mais pourquoi ? Pourquoi vouloir faire disparaître l’une des si rares personnes à m’avoir témoigné un peu d’intérêt ?
Je lève une main, parviens à bouger le pied droit. Trop tard. L’homme pousse Katy. Le temps se fige, et celle que j’aurais bien aimé connaître un peu plus tombe en chute libre. Une éternité semble s’écouler avant que son corps ne s’abîme dans les flots devenus tumultueux. Horrifié,je vois ressurgir de l’eau en ébullition le visage boursouflé de Katy. Des cloques envahissent sa peau qui se défait par lambeaux ; ses yeux saillent hors de leurs orbites ; son cuir chevelu se détache de son crâne ; ses joues fondent, mettant à nu ses mâchoires et ses dents blanches. C’en est trop pour moi. Je ne peux plus regarder cet épouvantable spectacle. 

Tournant le dos à la piscine, je me retrouve face à face avec mon frère revêtant une peau de braise. Furieux, je ne peux m’empêcher de l’affronter....

 Et voici, rien que pour vous la bande annonce de ce tome

 

lundi 18 mai 2015

Cobayes T4 Benoit de Carl Rocheleau

éditions De Mortagne, 08 avril 2015, 328 pages, version papier disponible ici et numérique ici



Ce qui me définit le mieux : ma passion pour le cinéma.
Un jour, je tournerai mon propre film. Quand j’aurai de l’argent. Beaucoup d’argent. J’étais totalement à sec à mon arrivée en ville. Heureusement que Mini a accepté de partager son « appartement » avec moi. C’est grâce à elle que j’ai découvert AlphaLab.
En attendant de réaliser mon rêve, je note toutes mes idées de scénarios dans un carnet. Je suis un fan fini de Tarantino. Je regarde souvent ses films en boucle. C’est peut-être la raison des idées macabres et violentes qui me passent par la tête. J’ai l’imagination fertile, ces jours-ci… 
J’en ai parlé au psy d’AlphaLab. Il dit que je suis stressé, que la première rencontre avec mes beaux-parents m’a angoissé. Je suis convaincu qu’ils ne m’aiment pas. Mais je m’en fous parce que je suis follement amoureux de leur fille. Elle est hallucinante ! Le psy pense que je m’approprie ses rêves au détriment des miens. Aucun rapport. Ce n’est pas parce que je veux passer chaque minute de ma vie avec Mini que je suis dépendant affectif. J’abandonnerais tout pour elle, même si ça fait seulement deux mois qu’on se connaît. Rien de plus normal.



 Merci aux éditions de Mortagne pour ce quatrième volume.
Et voilà le quatrième tome terminé et le moins que l'on puisse dire est qu'il revient (au triple galop) dans ce qu'il y a de plus sanglant ^^.
Nous avions connu une légère accalmie dans le tome précédent mais ici, c'est reparti pour un tour.

Nous faisons connaissance de Benoit, étudiant de 19 ans qui vient d'être largué par sa copine.
Entamant un cursus universitaire sur le cinéma, cinéma qui est une véritable passion pour lui, il se retrouve, contraint par les circonstances, sans abri et n'a de cesse de trouver un logement. Chose plutôt difficile au vu de sa situation financière plus que catastrophique.
Il a la chance de tomber sur une petite annonce et va faire connaissance de Mini. Un adorable bout de femme, très légèrement givrée, de laquelle il va tomber éperdument amoureux. Mini, originaire de Malaisie est une jeune fille adoptée. Et son but à part l'art (elle est peintre) est de partir découvrir ses racines.
C'est elle qui propose à Benoit de s'inscrire chez AlphaLab, pour le fameux test du produit que nous commençons à connaitre. En manque d'argent et souhaitant suivre Mini en Malaisie, Benoit saute sur l'occasion.
Et comme pour les autres, cela va bouleverser sa vie...c'est le moins que l'on puisse dire.

Dans ce volume, Benoit réagit tout de suite à la première injection, plongé dans son univers du cinéma (il est grand fan de Tarentino, ce qui vous donne déjà une idée) il retranscrit dans un carnet tous les fantasmes sanglants et violents qui lui viennent en tête. Et il faut bien reconnaitre que de la fiction à la réalité, la barrière est vraiment très mince pour ne pas dire inexistante. Et commence une descente aux enfers. Pas pour Benoit qui adore tout ça et en tire même une forte jouissance...c'est plutôt les malheureux qui croisent sa route qui s'en mordent les doigts.
 Pauvre, pauvre raton laveur ! (entre autre ^^)

Et quand Mini découvre son fameux carnet.....

Un quatrième opus, tout aussi dégoulinant d'hémoglobine que les deux premiers. Et encore une fois, l'auteur, bien qu'il soit différent à chaque roman, parvient à nous surprendre. Et la fin, je ne vous dis que ça...elle est tout à fait...inattendue.
Et j'ai appris un nouveau mot :  céphalophore. Et comme une image vaut mieux qu'un long discours...


J'attends avec toujours autant d'impatience la suite de cette saga et je me demande ce que nous réserve la suite.

SYNOPSIS           
Ben est technicien sur le plateau d’un film de série B. L’actrice, une grande brune maniérée, se plaint constamment entre les scènes.            
Chaque fois qu’il marque le début du plan avec sa claquette, elle lance à Ben un regard de mépris.            
Un jour, Ben débarque au studio avec une claquette… spéciale. Titre : Clap
SCÉNARIO 12        
 INTÉRIEUR. STUDIO. JOUR       
BEN note les détails de la scène. Gros plan de la claquette : scène 6, plan 6, prise 6. L’ACTRICE est en pleine discussion avec l’homme qui lui donne la réplique. Dès qu’elle aperçoit Ben qui s’approche, elle soupire d’exaspération.       
Ben ouvre grand la claquette. Se dévoile aussitôt une série de lames de rasoir brillantes, fraîchement insérées à même les planchettes de bois.        

BEN (il s’écrie)       
 Scène finale !        
Gros plan. Les lames mordent aisément dans le frêle cou de l’actrice.        
Ben rouvre son arme de fortune et la referme à nouveau dans un claquement sourd. Il répète son geste en y mettant toute la haine qu’il éprouve pour l’actrice. La tête finit par se détacher et tomber sur les cuisses de la femme, laissant chairs et cheveux coincés dans les lames. Le bruit de la claquette se transforme en applaudissements acclamant la nouvelle actrice qui, tête sous le bras, salue la foule avant de mourir.        
Clap, clap, clap pour la céphalophore

Petit bonus
Comme pour les tomes précédents je vous mets  le lien pour la bande annonce de ce quatrième opus.



https://editionsdemortagne.com/

mercredi 18 mars 2015

Cobayes T3 Yannick de Martin Dubé

éditions de Mortagne, disponible en version papier et numérique ici


Mon principal défaut : ma générosité.
Coup de pouce, oreille attentive, dos large, cœur sur la main. Je me fends toujours en quatre pour aider les autres… à mon détriment. Et j’ai l’embarras du choix. De mon meilleur ami Lucien pour qui je suis le parfait confident, à ma voisine d’en dessous, la charmante Marguerite, qui me prend pour son homme à tout faire, tous me considèrent comme le candidat idéal pour satisfaire leurs caprices et calmer leurs angoisses. Et il y a ma sœur, Myriam, pour qui je donnerais ma vie. La sienne n’est pas facile et j’aime croire que je suis toujours là pour elle. Souvent, je m’oublie pour qu’elle puisse être heureuse. Sauf que, ces derniers temps, je sens que j’ai franchi le point de non-retour. Depuis que j’ai commencé à participer à cette étude clinique, ma vie me semble lourde, déréglée, impossible. Oui, l’argent que j’y reçois aide beaucoup ma sœur, mais toute cette expérience me dépasse. Je suis de moins en moins charitable, de plus en plus impatient. Et je commence à faire des cauchemars. À avoir des hallucinations qui me semblent parfois tellement vraies…


 Merci aux éditions de Mortagne pour ce troisième volume.

Je viens de refermer ce troisième tome, et encore une fois, c'est une vraie réussite !! 
Le fait que ce soit des auteurs différents à chaque volume n'enlève aucune valeur à la qualité de l'écriture.
On pourrait se dire que l'on va plus ou moins apprécier l'un ou l'autre auteur mais jusqu'à présent, je les aime tous tout autant.

Dans ce volume, nous faisons la connaissance de Yannick !
Comment décrire Yannick ????
Il peut être résumé en un mot : TROP !! (dans le sens positif du terme). Il est trop gentil, trop aimable, trop serviable, trop à l'écoute des autres, oublie de penser à lui trop souvent...
Mais ce qu'il n'est sûrement pas, c'est trop méchant, trop violent...
Son seul hobby : inventer des vies aux personnes qu'il rencontre.

Il rend donc service à tout le monde, vient en aide à tout le monde et dans ce cas, pour aider sa soeur qui a des problèmes d'argent, il s'inscrit à cette fameuse étude clinique d'Alphalab. Mal lui en prend !!
Mais contrairement aux personnages des deux premiers tomes, Yannick essaie de lutter contre cette envie de violence, d'envie de tuer qui l'assaillent depuis le début de ces injections.

Tout comme dans les précédents récits, la violence est présente mais plus modérée que dans les deux premiers ce qui parfois, fait du bien ^^

Tout le long du récit, nous nous demandons si Yannick va basculer du mauvais côté de la force. Sa gentillesse et sa bonté naturelles vont-elles lui permettre d'échapper à cette spirale de violence ?
Ce roman est savoureux, et on se demande sans arrêt si Yannick a succombé à ses pulsions ou s'il y résiste. Et il est vrai que l'auteur à l'art et  la manière pour nous faire croire et douter !!

Encore une agréable découverte et je frétille déjà à l'idée de découvrir le tome 4 prévu pour le 8 avril.
Mes proches ont tendance à dire que je suis parfois trop gentille...
Je me demande si je n'irais pas faire un petit tour du côté d'Alphalab pour une petite série d'injections. ^^
PS J'adore la cover!! Le moins que l'on puisse dire, c'est que Yannick a vraiment le coeur sur la main!! ^^


Petit bonus

Comme pour les tomes précédents je vous mets  le lien pour la bande annonce de ce troisième opus.

"...Mais, pendant qu’il déblatère sur son impossible passé, je me surprends à ne plus écouter ce qu’il raconte. En moins de deux, je lui arrache des mains le stylo qu’il s’amuse à mâchouiller pour le lui enfoncer dans le cou puis dans les yeux, l’un après l’autre. Je l’empêche de crier en insérant mes doigts très loin dans sa gorge. Son dernier repas remonte à la surface, mais je garde mon sang-froid et étends mon patron sur le bureau en lui déchirant sa chemise. Sur son torse, je joue de l’agrafeuse comme un possédé. Je perds tout contact avec la réalité. Conrad se convulse de douleur, me supplie, la bouche pleine de trombones, d’arrêter. Il cherche son souffle. Il ne résiste presque plus. Il ne bouge plus. Et, pendant qu’il glisse au sol, je le regarde s’étouffer dans son sang, écrasant de mon pied son visage en panique. Sans vérifier s’il est mort ou seulement grièvement blessé, je quitte son bureau, salue Suzanne du bout des doigts et pousse la porte de DUB inc..."

"... En passant de l’un à l’autre, je remarque qu’un vieux monsieur, très âgé, le dos courbé, la main tremblante sur une canne vacillante, essaie de rester debout en s’appuyant sur les gens autour de lui. Personne n’ose croiser son regard. Tout le monde fait semblant de regarder au loin, de froncer les sourcils en cherchant une réponse à un problème imaginaire, d’être dans la lune de manière professionnelle. Bref, comme chaque matin, personne n’est assez gentil pour offrir son siège au vieux monsieur qui meurt à vue d’œil. Je devine qu’ils m’implorent tous de me lever et de lui laisser ma place. Ils savent que je suis le bon Samaritain, celui qui, à chaque occasion, se fend en quatre pour être gentil avec son prochain. Ils me connaissent trop bien, même si on ne s’est jamais parlé. 
— Monsieur, allez, venez vous asseoir, je descends au prochain arrêt. 
Et le vieux de prendre place sans jamais me dire merci, sans jamais me jeter le moindre regard. Je ravale en me disant qu’il est sûrement sourd et muet. Et très timide. Ou qu’il a une peur bleue des inconnus au cœur sur la main..."





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