mercredi 2 juin 2021

Dog Island Mémoires de l'île aux morts de Michel Moatti

 

Éditions Hervé Chopin, 3 juin 2021, 477 pages, disponible 

au format papier et numérique

 

 

 

 

Sur Dog Island, les secrets sont bien gardés : " Personne n'entre, personne ne sort ", comme dit la devise au-dessus du mémorial érigé autrefois sur " l'île aux morts ". Dog Island : une île sanctuaire, à moins de dix-huit kilomètres de Manhattan. De la Guerre de Sécession à 1940, elle a servi de pénitencier à ciel ouvert. Potter's Field, l'immense plaine qui occupe un tiers de l'île est devenu le plus grand cimetière d'Amérique, où un million de personnes ont été ensevelies : les prisonniers confédérés, puis tous les morts anonymes et les indigents des hôpitaux et des asiles de l'état de New-York.
Au début de la Guerre Froide, Dog Island a accueilli les rampes de missiles anti-aériens destinés à protéger New-York. Mais pourquoi l'armée de l'air garde-t-elle des hommes sur l'île alors que l'ancienne base nucléaire est fermée depuis des décennies ? Pourquoi de discrets transbordeurs continuent-ils de décharger des dizaines de cercueils venus du continent ? Odosh'a, la vieille Indienne fantôme qui, selon la légende, hantait Dog Island après le génocide des indiens Algonquiens, est-elle vraiment de retour ?
Qui sont ces " 77 vauriens " dont parlent Nick et Leo, les enfants des deux derniers militaires chargés de surveiller les lieux ? Et surtout, qu'a vu Tania Greene, cette jeune artiste en résidence sur Dog Island, de suffisamment terrifiant pour la décider à mettre fin à ses jours ?
C'est peut-être dans les passés obscurs de l'île qu'il faut chercher l'explication des étranges événements qui se succèdent aujourd'hui sur Dog Island. Deux détectives de la police de New-York, les lieutenants Kitman et Jaworski, débarquent avec la ferme intention de démêler le vrai du faux. 

 

Au vu du résumé plus que complet et détaillé, je n'ai plus grand chose à ajouter ou alors, je vous révèle toute l'intrigue !

 

Avant tout, il faut que vous sachiez que cette île existe vraiment mais se nomme Hart Island.


A l'origine, elle servait de camp de prisonniers pendant la guerre de Sécession - autant dire qu'aucun n'en est revenu vivant.

Par la suite, elle est devenue un cimetière pour les indigents, les SDF, les enfants morts-nés, les inconnus, ....

Des prisonniers sont chargés de creuser, encore de nos jours, des fosses communes car ce sont maintenant les victimes du covid dont les dépouilles n'ont pas été réclamées qui sont enterrées sur l'île.

L'île a aussi servi de base de lancement pour des missiles pendant la guerre froide mais n'a jamais été opérationnelle et a, depuis, été démantelée.

Tous ces éléments vous donnent un aperçu de l'ambiance un peu glauque dans laquelle se déroule le roman.

Un lieu froid, inhospitalier, hanté par les horreurs qui s'y sont déroulées. 

Un lieu perdu, isolé que seuls les insulaires qui sont au nombre de douze peuvent y accéder.

Treize avec Tania Greene, une jeune femme artiste, arrivée sur l'île il y a plusieurs mois et qui pour une raison inexpliquée, s'est donnée la mort.

Et c'est là que débute l'histoire.

L'ambiance de l'île, l'isolement, la présence des nombreux morts (plus d'un million depuis 1869) toute proche ... Cela peut-il suffire pour conduire une jeune femme à la mort ?

Mais lorsqu'un deuxième décès se produit, cela fait beaucoup pour une si petite communauté.

Deux lieutenants de la  police de New York,  Kitman et Jaworski, arrivent sur l'île pour enquêter.

Ils vont faire la connaissance des habitants et des légendes qui peuplent l'île.

Il y a les deux militaires et leur famille :

le sergent-major Marcus Warren , Lily, son épouse et Leo, leur fils. 

le première classe Don Merryl, Donna, son épouse au mental fragile et leurs enfants Nick et Susan

Jack Charnotta, le seul à être né sur l'île et qui, à plus de quatre-vingt ans, continue à tenir "l'épicerie" de l'île.

Dora Boyle, la veuve du major Boyle qui avait été envoyé sur l'île pour démanteler la base de lancement des missiles et qui, suite au décès de ce dernier, n'a plus quitté l'île.

Lydia Schluback qui a pour ainsi dire, tout comme Charnotta, passé une grande partie de sa vie sur l'île et qui, à l'occasion, prépare des repas pour tous.

Et puis, il y a les deux gardes de l'administration pénitentiaire, Van Buren et Joseph qui vivent isolés des autres qui ne les apprécient pas vraiment

Les secrets sont bien gardés sur Dog Island, les insulaires ne font pas vraiment confiance à ces étrangers.

Mais petit à petit, ces secrets vont être révélés, les découvertes que vont faire les deux inspecteurs vont  être particulièrement atroces.

Car l'ancienne base de lancement des missiles et son démantèlement n'est que la face cachée de l'iceberg.

Un terrible iceberg qui, une fois fondu, va mettre en lumière une terrible et horrible machination !

Je n'aurais jamais imaginé qu'il existait un endroit comme celui-là - peut-être suis-je trop naïve ? - mais rien qu'à cette pensée, j'en frémis d'horreur.

Imaginer que tant de personnes ont été enterrées, là, et que des familles, encore à l'heure actuelle, ignorent si leurs proches ont été ensevelis sur l'île ou pas, c'est d'une tristesse !

L'auteur nous fait donc découvrir, avec talent, tout cela au fil des pages, le tout enrobé dans un épais mystère car un troisième décès va se produire.

Ne dit-on pas : "Jamais deux sans trois" ? 

Mais le mal rôde et nul n'est à l'abri sur Dog Island !!!

En bref, ce huit clos - car tout se déroule sur l'île - a de quoi vous donner des sueurs froides !

Et la révélation ultime, l'explication à tout cela a de quoi vous faire frémir ! 

 






 

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