mardi 18 mai 2021

S'il fallait se dire adieu de Madeleine Reiss

 

 Éditions Hauteville, 7 avril 2021, 432 pages,
disponible au format papier et numérique 



Scott souffre d'une insuffisance cardiaque et ses derniers examens ne sont pas bons... Mourir à 19 ans, le jeune homme s'y prépare, mais d'abord, il est déterminé à offrir à sa mère une seconde chance en amour et se lance pour elle dans la quête de l'homme idéal en postant une vidéo sur les réseaux sociaux. Ignorant tout de son projet et incapable de refuser quoi que ce soit à son fils, Josie accepte les rendez-vous et va de déconvenue en déconvenue. Or, ce que Scott ignore encore c'est qu'il ne peut pas prévoir l'imprévisible.

 


Scott, 19 ans, étudiant en biologie à Londres après avoir grandi à Alnwick, passionné de faune marine et sa préservation, n’est pas un étudiant comme les autres. 

Même s’il n’a jamais connu son père, là n’est pas sa particularité. 

Scott, atteint d’une maladie cardiaque, a dû se faire greffer un cœur à l’âge de 8 ans et vit au rythme des examens médicaux. 

Dans ce contexte, sa mère, Josie a eu bien du mal à le laisser voler de ses propres ailes, voici 3 mois, pour ses études, et ce n’est pas son emploi de responsable dans un magasin de literie dans sa petite ville qui arrive à lui changer les idées. 

Mais Scott va rapidement revenir vers elle. La cause ? 

Ses derniers examens médicaux ne laissent rien présager de bon quant à sa santé. Et Scott, en fils aimant, ne peut se résoudre à l’idée de mourir en laissant seule sa mère. 

Lui vient alors l’idée, aidé par son amie Emily, de diffuser une vidéo de sa mère, accompagnée d’un message type « annonce matrimoniale » afin de recruter le compagnon parfait qui saura l’épauler et l’aider à surmonter le possible décès de son fils.

 

Madeleine Reiss touche ici à un sujet tabou : la mort. 

Pire encore, la mort d’un jeune homme qui essaie, pour oublier son propre destin, d’organiser celui de sa mère qu’il ne souhaite pas imaginer se retrouvant seule à pleurer.

Scott est un garçon touchant. Fataliste, extrêmement mature malgré son âge, les difficultés qu’il a rencontrées dans la vie l’ont fait grandir bien vite. 

Il est conscient de tout et tellement altruiste qu’il pense aux autres avant même de profiter de la vie lui-même. Si certaines de ses réflexions intérieures peuvent tordre le ventre, à aucun moment on ne tombe dans la demande de pitié. Scott peut mourir, comme chacun d’entre nous, lui certainement plus rapidement. 

Il le sait, et souhaite organiser un avenir pour sa maman qui lui a consacré 19 ans de son existence.

Josie est une femme forte. Elle a élevé un enfant malade seule, ne s’accorde pas vraiment de bon temps, seul son fils compte. C’est une maman, tout simplement. Et elle va jouer le jeu, pour son fils, enchaînant des rencontres farfelues, ne sachant pas bien où Scott veut en venir, la distrayant afin qu’elle ne pense pas aux difficultés futures. 

Elle va juste continuer à être une « maman », simplement, et garder ses angoisses pour elle, en acceptant que son fils soit maintenant un adulte, qui pense et agit par ses propres moyens et prend ses décisions.

L’histoire de fond peut paraître triste, un peu mélodramatique… Et pourtant ! 

En effet, certains passages ne sont pas gais, mais ils sont facilement entrecoupés de moments de joies, de rires, d’optimisme. Il ne s’agit pas là d’une ode à un mourant, mais bien d' histoires d’amour magnifiques.

Pourquoi le pluriel ?

Parce qu’il s’agit avant tout de l’amour d’un fils pour sa mère, mais bien plus encore à découvrir au fil du roman.

Parfois, des scènes un peu contemplatives et des souvenirs peuvent paraître un peu longs à la lecture, il n’en reste pas moins que ce roman est d’une profondeur assez rare, délicat malgré son sujet difficile à aborder.

Bref, l’histoire tourne autour de l’idée de la mort, et surtout de l’appréhension du deuil qui s’en suit, le roman n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains, certaines personnes pouvant en être plus affectées. 

Cependant, « S’il fallait se dire adieu » reste avant tout un roman d’Amour avec un grand A, ou plutôt un roman « des Amours ». Une belle histoire malgré tout, pleine de notes positives et surtout, dont on peut tirer des morales somme toutes personnelles.

 


 



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