Collection &H//Broché 320 pages//2 mai 2019
Disponible en eBook
Découvrez ce que cachent les hommes…
Estelle multiplie les rencontres. Qu'ils soient tendres, drôles,
égoïstes ou spirituels, elle aime observer les hommes et les mettre à nu
avec d'autant plus d'entrain qu’elle fuit sa propre histoire. Car
l'avantage de tous ces hommes, c'est qu’ils ne sont pas lui :
Ganaël, celui qu’elle a réussi à quitter dans un ultime réflexe de
survie. L’amour de sa vie à qui elle avait tout donné. A Paris, elle
tente désormais de tourner la page, et c'est à travers le regard des
hommes qu'elle va chercher la femme en elle, celle dont elle a perdu la
trace...
‟J’aimais les hommes. J’aimais leurs peaux, leurs yeux, leurs mains
de bûcheron, d’intellectuel, de professeur, de collégien, de vieillard,
de nomade... Chacun d’eux était une île à la dérive, un univers encore
vierge de mes caresses, un coffre-fort dont je détenais la clé.”
La
peau des hommes est un roman très bien écrit, j’ai apprécié la
plume de l’auteure, simple et fluide, mais surtout, c’est un
roman particulier qui peut parfois mettre mal à l’aise. Il faut
arriver à faire abstraction de l’aspect un peu « catalogue »
où la narratrice nous parle à chaque chapitre d’un homme
différent avec lequel elle a eu une aventure afin de se concentrer
sur la psychologie de l’héroïne, la manière dont elle faute
d’abord pour ensuite tout perdre et aller jusqu’à la déchéance
et enfin, se reconstruire. En cela, comme le dit le résumé, il est
clair qu’Estelle se cherche bien à travers tous les hommes qu’elle
côtoie et il est parfois difficile de la comprendre.
Au
début du roman, on découvre l’histoire d’Estelle et de Ganaël
de leurs débuts jusqu’à leur mariage et on prend alors
connaissance des forces et des faiblesses de leur couple. Estelle est
très amoureuse de Ganaël, son amour est presque absolu et
pourtant, en réponse au délaissement qu’elle ressent, elle va
commettre une faute. Et cette faute va malheureusement participer à
détruire son mariage.
Durant
une grande partie du roman, Estelle et Ganaël vont se retrouver pour
quelques instants, se déchirer à nouveau, se blesser, se venger…
Au point que leur relation en devient très vite malsaine.
Parallèlement,
Estelle enchaîne les aventures plus ou moins longues et c’est là
que l’effet « catalogue » dont je parlais plus tôt
apparaît. Comme je le disais, chaque chapitre est consacré à un
homme avec qui Estelle a eu une affinité (la plupart du temps elle a
une ou des relations intimes avec lui, mais pas tout le temps) et
chacun de ces hommes lui apprend indirectement quelque chose sur
elle. Elle va côtoyer des personnes diamétralement opposées et
plus elle avance dans sa vie, plus elle rencontre des hommes
perturbés qui la poussent au delà de ses limites. Estelle va se
donner jusqu’à la déchéance, jusqu’à se perdre complètement.
Pour
peut-être ensuite mieux se retrouver.
Je
dois dire que par moments, cette histoire m’a dérangée. La façon
dont l’héroïne se nie, foulant sa dignité au pied m’a aussi
bien touchée qu’énervée. Par moments, je comprenais sa détresse,
son besoin d’autodestruction, la façon dont on peut s’humilier
soi-même pour se faire du mal. À d’autres moments, j’avais
envie de la secouer ! La voir passer d’un homme à un autre et
leur sauter dessus était dérangeant. Non pas parce qu’elle avait
envie de faire l’amour, chaque femme est libre de faire ce qu’elle
veut avec son corps, mais plutôt parce qu’elle voulait coucher
avec ces conquêtes comme un automatisme, comme si elle ne se
résumait qu’à un corps. Elle décrit même qu’elle fait
semblant de jouir et qu’elle ne ressent pas de plaisir. Dans ma
tête, je me disais « mais pourquoi tu fais ça alors que dans
le fond, tu n’en as même pas envie ? »
C’était
vraiment très étrange, car malgré tout et malgré le fait qu’elle
m’énervait et que je ne cautionnais pas toujours ses choix,
j’arrivais tout de même à voir son désespoir à travers ses
actions et cela a participé au fait que je ne l’ai pas jugée trop
sévèrement. J’ai même réussi à la comprendre.
En
conclusion, La peau des hommes est un roman très bien écrit, qui se
lit assez rapidement, avec une héroïne qui ne laisse pas
indifférent.
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