mercredi 9 janvier 2019

Orion T1: Ainsi soient les étoiles de Battista Tarantini

Hugo roman, 3 janvier 2018 - Grand format 340 pages
Disponible en eBook



NE TOMBE PAS AMOUREUSE DU DIABLE, LEO...
Après des années de travail intenses et douloureuses, Leo Kats sera Nikiya dans la Bayadère qui 
se jouera à l'Opéra de Sydney. C'est la consécration pour cette jeune danseuse. 
Quelques jours avant la représentation, Orion Atlay, illustre chorégraphe français, s'invite dans l'école de la compagnie pour y créer un ballet irrévérencieux. Et il veut Leo, lumineuse et docile. Seulement elle. 
Obsédé par la première danseuse, Orion tente tout pour la convaincre. Secouée par les méthodes peu académiques du maître de ballet, troublée par le désir qu'elle ressent pour lui, Leo craint le pire pour sa carrière. 
Des studios à la scène, en passant par les coulisses de l'Opéra, les deux Étoiles dansent avec leurs ombres. Elles devront se battre pour trouver l'amour.




Battista Tarantini est une auteure de romance que j’affectionne particulièrement et pour une raison particulière : quand elle décide de traiter un sujet et d’en faire un livre, on sait qu’il sera toujours très approfondi, à tel point qu’on est totalement plongé dans l’univers. Par exemple (je vais parler que des romans que j’ai eu le temps de lire) avec les deux premiers tomes de la trilogie Above all j’ai découvert la vie sur un porte-avion, les dessous de l’armée, le pilotage d’un avion de chasse etc. Avec Jeu set match j’ai beaucoup appris sur le tennis de haut niveau, avec Heroes j’ai voyagé en Australie et là, avec Orion, ainsi soient les étoiles, j’ai été complètement immergée dans l’univers de la danse classique. C’est d’ailleurs ce qui fait que j’ai adoré ce roman.
Battista Tarantini n’a rien laissé au hasard concernant le thème de la danse. Tout y est abordé : efforts, rigueur, douleur, dépassement de soi, rivalités, blessures, drogue, faux semblants… L’envers du décor en somme. J’ai apprécié que ces éléments soient présents et qu’il n’y ait rien d’édulcoré et de facile.

Je suis vraiment passée à un cheveu du coup de cœur avec Orion et je vais vous expliquer pourquoi.

Le décor et l’ambiance studieuse de la danse sont plantés dès les premières pages. J’ai appris beaucoup de choses sur cet univers, notamment le vocabulaire employé, les techniques, les coulisses de la scène, mais aussi sur des aspects moins courants comme la manière dont notre personnage principal, Léonie, transforme ses chaussons de danse, par exemple. C’est ce genre de détails qui donne une crédibilité profonde à l’univers et à ce niveau-là, je me répète, Battista Tarantini excelle.
L’écriture de l’auteure qui était déjà très bonne, a mûri davantage dans ce nouveau texte. « Ça c’est un son que j’aime bien. C’est celui des anges quand ils marchent sur les nuages. » J’ai découvert une forme de lyrisme dans ce roman qui m’a énormément plu.
Concernant l’intrigue, elle ne contient pas de grands retournements de situations ou de grosses surprises pour le lecteur attentif, pourtant cela n’empêche pas que les pages se tournent toutes seules, l’addictivité est bel et bien au rendez-vous. Personnellement, j’avais vraiment envie de voir comment allaient évoluer Léonie et Orion.
Et en parlant d’eux, il est peut-être tant de les présenter.

Léonie est une danseuse australienne de vingt-deux ans qui ne vit que pour la danse. Et on peut dire que cela lui réussit puisqu’elle vient d’être nommée danseuse principale malgré son jeune âge. Cependant, si la jeune femme brille sur scène, en coulisses, elle souffre beaucoup. En effet, son existence ne se résumant qu’à danser, elle comprend peu à peu qu’elle passe peut-être à côté d’une partie de sa vie. Mais ce n’est pas ce qui la trouble le plus, même si cela lui pèse. Non, Léo souffre d’une blessure à la jambe, qu’elle combat d’une manière pas très orthodoxe. Son corps n’est qu’une machine à ses yeux, un moyen d’exceller si bien qu’elle ne s’écoute pas. Ce personnage est touchant dans sa souffrance et dans son obsession de la réussite. Elle se définit d’ailleurs comme l’invincible, l’invisible Léo. Bien sûr, on ne pourra s’empêcher de penser à Black Swan concernant la souffrance qui accompagne la danse de haut niveau. Mais pour ma part, la comparaison s’arrêtera là.

Orion Atlay, quant à lui, est un danseur étoile français « l’Étoile filante de l’Opéra de Paris » qui ne pratique plus la discipline depuis ses vingt-six ans. Toutefois, il n’a pas raccroché avec le milieu puisqu’il est à présent un maître de ballet reconnu. D’ailleurs, il débarque en Australie pour créer, avec les danseurs de la troupe de Léo, son dernier ballet. Quand Orion surgit dans la Vigie (l’auditorium) en compagnie d’Hector, le directeur artistique de la compagnie, c’est donc dans le but d’auditionner son corps de ballet afin que les danseurs tentent leur chance pour rejoindre son projet. Mais Léonie attire immédiatement l’attention d’Orion et contre toute attente, il déclare qu’il n’y aura pas d’audition. Il veut Léonie. Seulement Léonie.
Mais la jeune femme est déjà première danseuse pour au moins trois mois où elle enchaînera les représentations de la Bayadère à Sydney puis de la Sylphide à Melbourne. À première vue, elle ne semble pas intéressée. Finira-t-elle par se laisser convaincre ?

Orion, de son côté, est un personnage torturé que j’ai beaucoup apprécié. On apprendra comment il a mis les pieds dans la danse et une partie de son parcours et de ses faiblesses. Ce qui fait de lui l’homme rigoureux, autoritaire et impérieux qu’il est devenu. Et depuis qu’il a remarqué Léonie, il n’a plus qu’une envie : briser son carcan de perfection pour la libérer et l’aider à atteindre encore un autre niveau. Le niveau d’une étoile ?

Juste un petit mot pour la fin : j’ai adoré. Elle nous laisse avec plein de questions en suspend et nous promet pas mal de choses pour la suite. Vivement le mois de février !

Comme vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, je l’ai trouvé profond, bien travaillé, riche, intense. Il n’y a que deux choses qui m’ont moins plu, mais c’est vraiment très personnel. La première est un cliché qu’on retrouve beaucoup dans les romances à succès et que je ne développerai pas pour ne pas spoiler l’intrigue, mais que j’ai un peu trop lu, même si les arguments de l’auteure pour l’expliquer sont parfaitement justifiés. Mais ce qui m’a le « moins plu » surtout et je précise que c’est très subjectif, ce sont certaines scènes d’amour, même s’il n’y en a pas beaucoup (peut-être trois ou quatre). Pourtant, je les ai toujours trouvées fortes dans les précédents romans de Battista Tarantini malheureusement ici, même si j’ai aimé, j’ai été un peu moins transportée. La passion est très présente, mais j’arrive mieux à m’imaginer les scènes ou à les ressentir quand il y a un juste équilibre entre description et suggestion et pour moi, dans ce premier tome, la description l’emportait parfois trop sur la suggestion. Bien sûr, on a tous une vision différente de cet équilibre et je suis certaine que pour la majorité, le dosage sera parfait. 

Pour conclure, Orion, ainsi soient les étoiles est un roman que j'ai lu en très peu de temps grâce à sa grande addictivité, à un univers parfaitement maîtrisé et à une plume qui s’affirme au gré des années. Vous l’aurez compris, j’attends impatiemment la suite !





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