lundi 8 mai 2023

Le sixième gardien de Christelle Péraldi

 

Laska éditions, 19 février 2023, 424 pages, disponible au format 

papier et numérique (uniquement via abonnement Kindle)

 

 

 

 

 

Depuis que le monde a découvert l'existence de la magie, Petra, comme tous les non-sorciers, vit dans la peur. Mais hors de question de le montrer devant ses élèves ! En tant qu'enseignante, elle se doit de les rassurer et de les protéger. Après tout, ce n'est qu'une question de temps avant que le gouvernement fasse de nouveau régner l'ordre.

Aussi, quand un groupe armé anti-sorciers menace de s'en prendre à un de ses élèves, Petra n'hésite pas : elle s'enfuit avec lui. Quitte à enfreindre une loi ou deux au passage. Bien malgré elle, la voilà devenue une criminelle en cavale !

Réfugiée auprès d'une communauté clandestine de sorciers dans les souterrains de Paris, contrainte de se faire passer pour l'une d'entre eux, elle n'a plus qu'une boussole : la sécurité du petit Simon. Et ce ne sont ni les beaux yeux ni l'humour mordant d'un allié de circonstance qui la détourneront de son devoir…

Le résumé dévoile tout ce qui est nécessaire pour bien commencer la lecture.

Je vais donc donner directement mon avis sous peine de trop en dire et de vous gâcher le plaisir de la découverte.

Parlons tout d'abord de l'héroïne : Petra.

Dire que je ne l'ai pas aimée est un doux euphémisme !


 

Elle a une peur viscérale des sorciers, de la magie.

Cette peur ancestrale de ce qui est différent, l'intolérance - ici, face à la magie sont bien présentes et la jeune femme m'a agacée plus d'une fois avec ses aprioris. 

Je suis d'accord qu'elle ait pu être choqué par certains attentats dû aux sorciers mais tous les sorciers ne sont pas des psychopates qui utilisent leur magie pour commettre des méfaits. 

Et c'est là qu'elle a du mal à faire la part des choses !

Elle les considèrent tous comme nuisibles et dangereux et même en voyant que ceux qu'elle qualifie de dégénérés, de suppôts de Satan ne sont pas tous agressifs, elle ne leur fait pas confiance, ne cherche pas à mieux les connaître, refuse de croire qu'ils sont maltraités, agressés - voir pire - par les milices du gouvernement. 

Chaque fois qu'elle a une interaction avec un sorcier, elle s'imagine toujours le pire : elle le voit glisser la main sous la table: il va sortir un revolver, elle voit arriver des personnes avec des couteaux : ils vont s'en servir pour la trucider, ...

Il lui faudra quand même arriver à la dernière partie du roman pour admettre que les sorciers ne sont pas forcément tous des méchants et que comme partout, il y a des bons et des mauvais !

C'est comme si on accusait toutes les personnes arabes d'être des terroristes, tous les allemands d'être anti sémites, tous les américains d'être racistes, .... 

Bien sûr, elle a d'un côté un père, homme politique, qui fait tout pour contrer les sorciers et les contrôler en utilisant tous les moyens et de l'autre un frère encore plus acharné à les détruire. Elle leur fait aveuglément  confiance et tout ce qu'ils disent est, pour elle, paroles d'évangile.

Elle a été formatée à détester les sorciers, a eu une vue biaisé de la réalité mais cela n'excuse pas tout !

Heureusement que parmi les autres personnages, il y a Simon, u petit garçon adorable, fils de sorciers arrêtés par la milice et que cette dernière vient arrêter à l'école.

Il faut quand même reconnaitre à Petra son esprit de protection vis à vis de Simon et les risques qu'elle va prendre pour le protéger.

Le petit garçon va considérer sa maîtresse comme une mère de substitution d'autant plus que c'est en tant que mère du petit garçon qu'elle intègre une communauté secrète de sorciers. 

Il y a aussi  Mélinda, une adolescente séparée de ses parents et que Petra va prendre sous son aile. 

Damien, un sorcier qui va tenter de convaincre, souvent en vain, que les sorciers ne sont pas tous mauvais. 

L'intrigue est prenante, les rebondissements, nombreux, le suspens quant à l'identité du fameux sixième gardien est maintenu jusqu'au bout par la plume talentueuse de l'auteure ... tant et si bien que cette lecture aurait pu être un vrai coup de coeur si la personnalité de Petra ne m'avait pas tant dérangée !  

Sûrement que d'autres lecteurs et lectrices apprécieront la jeune femme mais cela n'a malheureusement pas été mon cas ! 

Et pour conclure, voici une phrase pleine de sagesse que Simon dit à Petra, son institutrice :

La magie, c'est fabuleux.  Il va falloir que tu arrêtes de dire n'importe quoi en classe.






 

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