Editions Addictives//693 pages//25 novembre 2022
Disponible uniquement en eBook
Il est soldat, il est l'ennemi. L'aimer devrait être interdit.
1942. Paris agonise sous l'occupation ennemie.
Star avant la guerre, Eugénie voue une haine farouche à l'envahisseur et refuse de capituler.
Elle pense pouvoir survivre à tout, jusqu'à ce qu'un regard gris la percute. Un regard qu'elle connaît, un regard qu'elle a aimé, jadis. Ludwig, celui à qui elle a offert un jour son premier baiser, juste avant qu'il disparaisse sans laisser aucune explication, réapparaît dans sa vie, arborant fièrement l'uniforme de l'oppresseur. Un héros de guerre qu'elle ne peut que détester.
Mais derrière les insignes et les évidences, les secrets ne demandent qu'à être révélés et la passion, qui ne s'est jamais vraiment éteinte, à rejaillir encore plus fort.
Cependant, comment s'aimer quand le monde entier décide de nous en empêcher ?
Entre le chaos, les ressentiments, l'ignominie et les révélations, reste-t-il une place pour deux êtres qui ne demandent simplement que leur liberté ?
Août 1930, la jeune Eugénie Auger, 14 ans, enfant de l’assistance publique, est employée dans une ferme normande où, sans être complètement maltraitée, elle survit, aux côtés de « ses frères » de l’orphelinat, Paul et Denis. La toute jeune fille rêve de conquérir Paris et de devenir chanteuse. Mais en attendant, le travail est dur… Son seul rayon de soleil est à l’heure de midi, lors de la pause déjeuner qu’elle partage avec Ludwig, 16 ans, homme à tout faire à la ferme. Ce jeune garçon, lui par contre, connaît la maltraitance quotidienne, payant cher ses origines paternelles au lendemain de la première guerre mondiale. Mais Eugénie n’en a cure, elle est complètement sous le charme du jeune franco-allemand, au point de lui offrir son premier baiser. La petite « Mausi » comme il la surnomme, est amoureuse… Mais dès le jour suivant, sans explication, Ludwig n’est plus à la ferme, il a disparu sans crier gare.
Février 1942, la seconde guerre mondiale fait rage et n’épargne personne, encore moins la population juive. La collaboration française est présente à chaque coin de rue à Paris où Eugénie est devenue « Nini de Paris », chanteuse dans le select cabaret « Les Papillons de Paris », là où chanteuses professionnelles et prostituées offertes aux occupants allemands se côtoient. Eugénie, accompagnée de ses frères, n’a rien oublié de ses valeurs et fait de son mieux pour aider les opprimés, dans le dos des nazis. Mais sa célébrité va lui jouer des tours : de riches allemands la convoitent, et notamment Klaus Achen, un proche des hautes sphères du parti national socialiste allemand. Quelle n’est pas la surprise d’Eugénie lorsqu’elle croise le regard du neveu de Klaus, un Generalmajor de l’aviation, qui lui aussi la reconnaît ! Se peut-il que Ludwig ait à ce point changé en 12 ans pour qu’il ait rejoint l’armée allemande ? Eugénie a du mal à y croire et pourtant, les faits sont là. Comment réussir à faire taire les sentiments qu’elle avait gardé pour son premier béguin ?
Eh bien, moi qui ne suis pas très attirée en temps normal par les romances historiques, je n’ai pas hésité, trop heureuse de retrouver la plume d’Erin Graham… Et je n’ai pas été déçue 😊
Qu’est ce qui est appréciable dans ce roman ? => TOUT ! De la couverture (ce couple n’est-il pas magnifique ?) à la fin de l’histoire, tout est parfait !
Déjà, on peut remarquer le travail de recherches… Je ne pense pas que l’on puisse trouver un quelconque anachronisme, ou bien encore une incohérence historique… Vraiment, on se croirait en train de visionner une bonne romance sur le thème de la guerre. ça, en même temps, c’est aussi grâce à la plume de l’auteure qui est toujours aussi impressionnante. On ressent la manière dont elle se lance à fond sur son sujet !
Sans tomber dans le glauque, Erin Graham a su relater des faits qui se déroulaient dans une époque historique peu glorieuse. Il fallait avoir le courage d’aborder le sujet des avortements clandestins par exemple, sans que cela ne rende le roman trop « documentaliste », ni tomber dans le drame absolu. Tout est manié avec tempérance, il n’y a pas de morale, juste des faits établis, décrits, vécus par les personnages comme ils ont pu être vécus par des personnes réelles dans les années 40.
D’ailleurs les personnages, parlons-en : tout à fait crédibles et portant une charge lourde, chacun à sa manière, sur leurs épaules. Eugénie est une jeune femme « qui en a » pour parler familièrement. Elle est attachante même si parfois j’ai eu envie de lui envoyer une ou deux rafales de phalanges pour qu’elle s’ouvre un peu plus et ose essayer de donner un peu de sa confiance ! Ludwig quant à lui, m’a convaincu à tout égards. On apprend vite pourquoi il a tant changé, du moins en apparence, et surtout sa façon de voir les choses. C’est assez fascinant d’ailleurs car même s'il officie dans l’armée nazie, qu’il n’est pas un enfant de cœur, il a ses raisons que l’on ne peut nier.
Parce qu’attention, il ne s’agit pas d’un roman « facile » du style ‘le méchant qui devient gentil par amour’, c’est bien plus que ça (et heureusement !). De toute façon, Erin Graham n’est pas connue pour se contenter de la facilité 😉
Bref, je crois que je pourrai parler pendant des heures de ce roman, tant il est riche à tout point de vue, que les rebondissements sont multiples, tant il est passionnant… Je ne peux donc qu’en conseiller (fortement… même très fortement !) la lecture ! et donc, sans suspense, mention coup de cœur pour cette petite pépite <3
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