Taurnada Editions//Broché 249 pages//1er octobre 2020
Disponible en eBook
McCoy est « bourreau » au Texas. Après 42 ans passés dans le couloir de la mort, il reçoit la visite officieuse du Gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur la grâce du condamné numéro 0451. Il ne leur reste que quatre heures pour faire revivre les souvenirs de McCoy avant l'injection létale. Quatre heures dans l'isolement de la prison de Walls. Quatre heures pour cinq crimes qui déchaînent les passions. Quatre heures pour ce qui pourrait être la dernière exécution de McCoy. Quatre heures pour jouer le sort d'un homme. Un thriller psychologique aussi troublant que fascinant : une immersion sans concession dans le couloir de la mort et ses procédures d'exécution.
Ed 0451 vient d'être transféré à Walls, en vue de son exécution. Il a été reconnu coupable de cinq assassinats et condamné à la peine de mort. A 4 heures de son exécution, le Gouverneur Thompson veut s'entretenir avec le condamné et son futur bourreau, dans sa dernière cellule, afin de savoir si oui ou non, il devra lui accorder sa grâce. Une entrevue de quelques heures où le Gouverneur va devoir apprendre, de la bouche du bourreau, ce que peut être la "justice" dans cet état du sud des États-Unis, principalement conservateur et raciste. Quelques heures pour essayer de comprendre les actes perpétrés par "Ed". Quelques heures pour se décider sur le droit de vie ou de mort d'un homme. Un bourreau qui décide de parler, d'expliquer sans vouloir convaincre, qui plaide sa peine. Un Gouverneur lié par des impératifs politiques, qui doit écouter, juger en son âme et conscience et décider avec toutes les pressions extérieures inhérentes. 4h... long et court à la fois… la vie de Ed 0451 en dépend.
Peu de romans osent aborder de façon si intime la question de la peine de mort, et pourtant, "la peine du bourreau" le fait de manière noble. Pas de voyeurisme, pas de militantisme, juste des questions existentielles posées, chacun interprète le roman à sa manière, chacun répond aux questions posées comme peut le faire le Gouverneur Thompson, en son âme et conscience, chacun analyse l'histoire personnellement…
Mais tout le monde se prendra une claque à la lecture de ce roman.
Parce qu'au-delà de l'histoire posée, tout lecteur devra se poser des questions : qui doit réellement condamner ? existent-ils des crimes plus "justes" que d'autres ? qui peut mériter cette fameuse grâce? une peine de mort commuée en perpétuité n'est-elle pas une pire condamnation pour un coupable regrettant et tergiversant sur ses crimes ?
Bref, que l'on soit pour ou contre la peine de mort, on ne peut rester de marbre à la lecture de ce roman. A travers ces lignes, nous apprenons à connaître la vie d'un bourreau, son quotidien, sa façon de vivre et d'appréhender ses "missions" professionnelles à côté de sa vie personnelle, ses espoirs et ses regrets. Nous apprenons en parallèle à évoluer avec un condamné à mort, ce moment où il décide de tuer et pourquoi, à analyser ses justifications, son changement progressif... Rien de tout cela ne peut laisser indemne.
La peine du bourreau est un roman qui remue, qui laisse beaucoup de questions en suspens, une histoire qui se lit mais surtout qui se vit jusqu'aux dernières lignes. Car oui, jusqu'au dernier moment un certain suspense est tenant et alors, une fois le roman refermé, on se dit "ah d'accord..." sans pour autant approuver, sans pour autant rejeter, juste en se disant qu'en effet ...
Difficile de chroniquer un tel roman sans spoiler, difficile de donner un avis objectif car les questions principales posées sont sommes toutes très personnelles. Cependant, je ne peux qu'en conseiller la lecture. Pourquoi ? Parce que si aujourd'hui on me demande quels adjectifs j'attribuerai à cette lecture, les premiers qui me viendraient en tête seraient : Addictif, Poignant, Passionnant, Incontournable.
Souvenez-vous de "La ligne Verte" (je parle du film car le roman, je ne pense pas qu'il ait été autant lu que le film visionné) et vous pourrez facilement vous imaginer l'ambiance de "la peine du bourreau" ... de la même matière qui sait retourner les tripes sans tomber dans du cliché facile...
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