Just 17 de Emma Green

Éditions Addictives, 16 décembre 2019, 375 pages, 
disponible uniquement au format numérique

Une lycéenne rebelle. Un professeur hipster.
Un amour interdit.

Onze ans les séparent.
Mais la morale ne peut rien contre l’amour.

Elle est bien plus que son élève.
Il lui est formellement interdit.

Elle a tout à apprendre.
Il a tant à perdre…

Elle n’a que 17 ans.
Mais elle sait ce qu’elle veut : lui.

 

« Quand la vie te donne des citrons, fais en de la citronnade »

C'est avec cet adage en tête que Lemon a grandi auprès d'une mère célibataire un peu bohème, à la limite de la pauvreté, en Louisiane.

Mais aujourd'hui, cette jeune fille au prénom peu commun a 17 ans et doit faire face à un changement de vie radical : la voilà débarquant dans les quartiers les plus chics de Washington DC, chez son oncle Ezra Chamberlain à peine trentenaire et peu expérimenté avec les ados… 

Lemon va devoir apprendre à vivre dans le luxe, à étudier dans un lycée huppé où seules les apparences comptent... et ça ne va pas être simple ! 

D'entrée de jeu, elle déteste cette nouvelle vie et compte les jours jusqu'à sa majorité où elle pourra retrouver sa liberté… Mais en attendant, elle va devoir composer avec son oncle un peu bizarre, ses camarades de lycée tout aussi détestables les uns que les autres, sa cousine Arabella (dite « Bella ») excentrique et l'ensemble de sa famille maternelle qui semble vouloir lui faire payer les choix et erreurs de sa mère... même ses amis d'enfance Caleb et Trinity ne lui sont pas d'un grand soutien.

Heureusement, son attention va vite être attirée par quelqu'un qui, comme elle, ne paraît pas être à sa place dans cet univers pompeux : Roman LATIMER, 28 ans... qui n'est autre que son prof d'histoire ! Entre le prof et l'élève, l'attirance est flagrante mais interdite. La jeune Lemon devra affronter seule son béguin et le beau professeur va devoir aussi ronger son frein s'il souhaite conserver son poste.

Sujet maintes fois abordé en romance, j'étais impatiente de découvrir comment les auteures Emma Green allaient le traiter dans « Just 17 » sans me donner l'impression d'un « déjà vu ». 

J'avoue que le pari est réussi : j'ai été complètement emportée par l'histoire de Lemon et Roman.

Là où elles tirent leur épingle du jeu, c'est qu'elles ne se cantonnent pas à la romance interdite entre une élève et son professeur, à leur différence d'âge... Elles vont au-delà en abordant les problèmes entourant les clivages sociaux, la difficulté de se faire soigner aux États-Unis, mais aussi le harcèlement scolaire.

En effet, Lemon, même si elle est issue d'une richissime famille, n'a jamais vécu dans le luxe et a toujours eu conscience de la valeur des choses. C'est peut-être cette éducation qui en a fait une jeune femme aussi mature à 17 ans. 

Du coup, projetée malgré elle dans un monde de paillettes et de dorures, elle ne sait pas comment faire, tout simplement. Maladroite parfois, mordante souvent, elle n'a que son caractère pour se défendre et affronter ce nouveau quotidien. 

Son oncle ne peut malheureusement pas être plus présent pour elle, devant déjà, lui aussi, assumer ses propres soucis… et on ne peut pas dire que Caleb et Trinity soient d'une grande aide : j'ai détesté tout simplement leur égoïsme flagrant... jalousie peut-être ? 

Quoiqu'il en soit, l'accent a été mis sur leur mépris envers les « riches »…

Lemon est une jeune fille touchante par bien des aspects, son courage face à son nouvel entourage la rend attachante. Heureusement, elle peut garder en tête les conseils de sa mère (« Je sais comment c'est là-bas, je m'en souviens très bien. Ce n'est pas parce que ça brille chez eux que ça ne pue pas dans leurs toilettes... » ) pour ne pas sombrer. Elle a su rester elle-même, ne pas tomber dans la facilité et conserver ses valeurs…

Roman, lui, est certainement le prof qu'on a toutes rêvé d'avoir : le beau gosse, cool, charismatique, jeune hipster… Et concernant l'homme qu'il est, idem : le mec ayant des principes, travailleur, touchant… 

Comme j'ai apprécié sa lutte intérieure pour ne pas succomber ! Comme j'ai adoré sa droiture, son esprit de famille, sa franchise… LE mec parfait à tout point de vue ! 

Maiiiiis il est vrai que même si le professeur a des principes, il n'en reste pas moins un homme, et Lemon va bien s'acharner à lui faire tourner la tête. Difficile pour lui de devoir faire un choix entre la passion et la raison !

Outre la romance qui essaie de se former entre les deux personnages, l'histoire pointe clairement du doigt des problèmes de société, très actuels : l'inégalité dans l'accès aux soins aux États-Unis et le harcèlement scolaire.

Afin de ne pas spoiler une intrigue directrice de l'histoire, je n'irai pas plus loin concernant le problème du système de santé américain, seulement que l'histoire du jeune Isaac est  bouleversante et malheureusement réaliste

Par contre, concernant les mesquineries subies par notre belle élève, même si le lycée que fréquente Lemon est l'un des plus riches et réputés de l’État, il n'en reste pas moins peuplé de petits c*** capables de pourrir la vie à cette nouvelle élève. 

Ne pas accepter la différence, ne pas s'ouvrir à la nouveauté, ne pas chercher à connaître, le tout combiné à un effet moutonnier, suffisent à faire en sorte de vouloir « éliminer l'intrus », et ce même au sein d'un prestigieux établissement… Cet aspect du roman a été parfaitement décrit et mené, sans tomber dans des clichés ni dans une leçon de morale.

Enfin, je retiendrai en dernier lieu cette magnifique déclaration d'amour qui a fait complètement fondre mon coeur : «  Alors ne réfléchis pas ! Prends le risque d'aimer si fort, vis, lutte, fonce tête baissée. Tant de choses, tant de gens nous ont séparés, mais c'est terminé. Lemon, aime-moi, baise-moi, apprends avec moi, chiale avec moi, vise la lune avec moi ! »

Bref, c'est donc un coup de coeur ! Au-delà d'une simple romance, « Just 17 » est un véritable plaidoyer pour les passions interdites…