éditions numériques Harlequin, dispo ici
Lorsque le cadavre d'une jeune femme est découvert dans le vieux
cimetière de Charleston dont on lui a confié la restauration, Amelia
Gray comprend que sa vie solitaire et tranquille est en train de voler
en éclats. Car le meurtrier, comme s’il prenait un plaisir sadique à la
provoquer, a dissimulé des indices pouvant mener jusqu’à lui au milieu
des pierres tombales. Des indices qu’elle est la seule à pouvoir
déchiffrer… Aussi, quand l’inspecteur John Devlin lui demande son aide
pour résoudre cette affaire, Amelia pressent qu’elle n’a pas le choix :
elle va devoir mener l’enquête avec lui. Pourtant, elle qui cache depuis
l’enfance un don terrible et étrange sait aussi qu’il lui faudrait à
tout prix garder ses distances avec cet homme sombre et ténébreux, hanté
par des ombres du passé. Sauf que l’attirance qu’elle ressent pour
Devlin ne fait que s'intensifier à mesure que les indices la rapprochent
du tueur… mais aussi du voile ténu qui sépare les vivants du monde des
morts.
Lorsque j'ai commencé le roman, je me suis dit, encore un thriller..
Et bien non!!! Ce livre n'est pas qu'un thriller, il mêle habilement le suspense, l'angoisse, l'amour et le fantastique. Ce qui en fait un roman tout à fait passionnant et addictif!!
Nous faisons connaissance d'Amelia, une spécialiste dans la restauration des tombes et cimetières et qui voit depuis l'enfance, tout comme son père, les fantômes. Fantômes dont il lui faut se méfier car si elle leur permet de s'approcher d'elle, ils risquent de lui prendre son fluide vital et de la mener vers la mort. D'ailleurs, son père lui a répété tout au long de sa jeunesse les 4 règles d'or:
Règle n°1 (et la plus importante): ne jamais les laisser deviner que nous les voyons. Ne pas les regarder, ne pas leur parler, ne pas les laisser percevoir notre peur. Même lorsqu’ils nous touchent
Règle n°2 : Ne jamais s'éloigner des sanctuaires
Règle n°3: Certaines personnes sont hantées. Garder nos distances avec elles. Et, si jamais l’une d’elles tente d’entrer en contact avec nous, se détourner de son chemin, car ces gens-là représentent une terrible menace. Personne ne peut leur faire confiance.
Règle n°4 ; Ne jamais, jamais s'aviser de provoquer le destin.
Mais malheureusement, les meurtres perpétrés sur son lieu de travail et son attirance pour Devlin, qui n'est pas aussi seul que l'on pourrait croire, vont mettre à mal ces 4 règles et vont l'exposer à des dangers qu'elle ne soupçonnait même pas!!
J'ai été passionnée du début à la fin par l'histoire. La tension et l'angoisse ne font qu'augmenter tout le long du livre. Mais le seul bémol qui m'a empêchée de mettre la note maximum, c'est la relation entre Amelia et Devlin qui n'évolue vraiment pas dans le bon sens ( mon bon sens, évidemment!! ) mais, en sachant que ce n'est que le premier tome d'une série, je ne peux que me consoler en me disant que leur relation va, obligatoirement, évoluer.
Un dernier conseil: si vous êtes dans une pièce bien fermée, bien chauffée et que vous sentez subitement un frisson remonter le long de votre dos, vos poils se hérisser et un souffle glacial dans la nuque, un conseil, ne vous retournez pas ....fuyez!!!
J’avais neuf ans lorsque je vis mon premier fantôme.J’aidais mon père à ramasser les feuilles entre les tombes du cimetière dont il était le gardien. Les prémices de l’automne commençaient à peine à se faire sentir. Il faisait encore doux, assez pour se passer d’un pull-over. Mais, cet après-midi-là, l’air s’était subitement rafraîchi dès que le soleil avait plongé derrière les chênes. Une brise légère charriait une odeur de feu de bois mêlée d’aiguilles de pin et, comme le vent se levait, une nuée d’oiseaux noirs prit soudain son envol depuis la cime des arbres, tel un mauvais présage.La main en visière, je les regardai passer. Ce n’est qu’en baissant la tête que je le vis. Il se tenait au loin, sous les branches tombantes d’un vieux chêne vert. La lumière chatoyante qui filtrait à travers les fougères baignait sa silhouette d’un halo verdâtre irisé d’or, aux reflets surnaturels. Il était à demi dissimulé dans l’ombre, à tel point que, l’espace d’une seconde, je crus à un mirage.Dans la lumière déclinante, son contour se fit peu à peu plus net. Les traits de son visage se dessinèrent progressivement. C’était un vieux monsieur, encore plus vieux que mon père, avec des cheveux blancs qui tombaient sur le col de sa veste, et des yeux où semblait danser une flamme intérieure.Courbé sur son râteau, mon père, impassible, s’échinait à nettoyer les tombes engazonnées.
— Ne le regarde pas, me dit-il entre ses dents.
Interdite, je fis volte-face.
— Tu le vois, toi aussi ?
— Oui, je le vois. Maintenant, reprends ton travail.
— Mais qui est-ce ?
— Je t’ai dit de ne pas le regarder !
La sévérité de sa voix manqua de me faire sursauter. Rares étaient les fois où il haussait le ton avec moi. Et qu’il me reprenne aussi brusquement, sans la moindre raison, me fit instantanément monter les larmes aux yeux. S’il était une chose que je trouvais insupportable, c’était bien les réprimandes de mon père.
— Amelia…, reprit-il.
Il y avait des regrets dans sa voix, et de la compassion dans ses yeux bleus. Mais ce sentiment, je ne devais l’identifier que plus tard.
— Excuse-moi de t’avoir grondée, mais il est très important que tu fasses ce que je te dis. Tu ne dois pas le regarder, répéta-t-il d’une voix radoucie. Ni lui ni les autres.
— Est-ce que c’est un… ?
— Oui.
Un frisson glacial parcourut ma colonne vertébrale. Mais je gardai les yeux au sol, obéissant sagement à ses instructions...
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