mardi 4 juillet 2023

Cemetery boys de Aiden Thomas

 

Éditions Castelmore, collection BigBang, 5 juillet 2023, 430 pages, disponible 

au format papier et numérique

 

 

 

 

 

Un garçon trans déterminé à gagner sa place au sein de sa famille latinx traditionnelle se retrouve à invoquer un garçon fantôme... dont il n'est plus possible de se débarrasser !

Dans la communauté de Yadriel, les garçons deviennent des brujos, capables d'invoquer les esprits perdus, et les filles des brujas, douées du pouvoir de guérison. Yadriel sait qu'il est un véritable brujo, mais il va devoir le prouver à sa famille, qui a du mal à accepter son genre.

Avec l'aide de sa meilleure amie, il décide d'invoquer l'esprit de son cousin, qui vient de mourir de façon brutale. Mais c'est un autre fantôme que Yadriel parvient à rappeler... Julian, un garçon qui n'a aucune intention de passer de l'autre côté sans faire de vague. Il veut savoir ce qui lui est arrivé avant. Yadriel va d'abord l'aider de mauvaise grâce... et découvrir, à mesure qu'ils enquêtent ensemble, qu'il n'a plus vraiment envie de le laisser partir.

Je ne me suis jamais beaucoup intéressée à tous ces débats au sujet des genres, des préférences sexuelles parce que pour moi, chacun vit selon ses choix, son ressenti, ses sentiments...

Aussi, lorsque j'ai reçu ce roman par erreur, j'ai fait quelques recherches sur ce qu'était être un garçon trans.

Au vu du contenu bien explicatif du résumé, nul besoin d'en dire plus ou alors, autant vous raconter tout le suspense et le dénouement final !

Yadriel veut devenir un brujo pour aider les esprits perdus à passer dans l'au-delà. 

Mais alors qu'il aurait déjà dû passer la cérémonie des quinces (la cérémonie des quinze ans, âge auquel les adolescents deviennent des brujos pour les garçons et brujas pour les filles), Yadriel, à seize ans, attend toujours sa cérémonie. 

Pourquoi ? 

Nous n'en savons rien au départ mais nous comprenons par la suite que c'est son état de garçon trans qui pose problème !

Pour son père et la communauté, Yadriel est une fille (extérieurement) et ne peut donc pas devenir un brujo, état réservé aux garçons.

Bien décidé à prouver à sa famille son aptitude à en devenir un, il décide de prendre les choses en main et d'invoquer l'esprit de son cousin décédé récemment. 

Mais tout ne se passe pas comme prévu et c'est l'esprit de Julian que Yadriel convoque. 

Un esprit bien décidé à ne pas partir tant qu'il n'aura pas découvert ce qui a causé sa mort !

Ce roman a comme personnage principal Yadriel, un garçon transgenre, comprenez par là, un garçon nait avec toutes les caractéristiques d'une fille.

Pas facile de faire accepter cette réalité à sa famille et à la communauté rétrograde et aux idées préconçues bien ancrées.

Sa mère et sa cousine Maritza, étaient les seules à le comprendre et à le soutenir mais suite au décès de sa mère, Yadriel se sent perdu d'autant plus que son père et le reste de sa famille ne voient en lui que son aspect extérieur et se refuse à le voir autrement !

Mais il sait ce qu'il veut, qui il est et est prêt à tout pour le prouver ! 

Parlons un peu des autres personnages :

Maritza, la cousine de Yadriel qui, pour d'autres raisons,  à refuser d'être comme les autres. Elle soutient son cousin à mille pour cent. Toujours là pour l'aider, l'épauler et faire les quatre cents coups !

Julian, arrivé là par un caprice du destin - ou autre chose - est un ado rebelle, surexcité qui ignore totalement comment il a perdu la vie. Il va donc demander - disons plutôt exiger - que Yadriel découvre le fin mot de l'histoire.

Il va se révéler quelque peu ingérable, sanguin mais trop craquant aux yeux de Yadriel.

Enrique, le père de Yadriel est perdu face à cet enfant qu'il ne comprend pas vraiment coincé entre les coutumes et son amour pour lui. 

Lita, diminutif de "abuelita" qui signifie grand-mère en espagnol, est une dame d'un certain âge mais à la poigne de fer et à l'autorité incontestable qui est encore moins incline à voir autre chose qu'une fille dans Yadriel.

Pas par méchanceté mais parce que , pour elle, c'est comme ça !

En lisant le livre et en découvrant certaines scènes, il m'est venu des images du film Coco qui se déroule justement à cette période.


 

Le sujet transgenre est traité avec finesse, sans lourdeur et ne se veut en rien moralisateur. 

Le récit est seulement là pour nous faire comprendre ce que l'on ressent face à l'incompréhension des gens lorsque l'on ne rentre pas dans le moule qui nous est imposé.

Mais pas que ... 

Il est tout à la fois une enquête dans le milieu du surnaturel au cours de la préparation du Día de Muertos - le jour où les défunts reviennent au sein de leur famille - une histoire d'amitié, de mystère, de différence, de nationalité, d'intégration, de se faire accepter pour ce qu'on est et pas pour ce que les autres voudraient que l'on soit. 

Et, cerise sur le gâteau, ayant une maman et une grand-mère espagnole, j'ai beaucoup aimé retrouver, avec nostalgie,  certaines expressions qu'elles utilisaient.

En bref, cette lecture imprévue s'est avérée être un moment plein d'amour, d'amitié, d'humour et de tolérance !





 

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