Lumen éditions, 10 mars 2022, 376 pages, disponible
au format papier et numérique
Toute chose projette une ombre, même notre monde...
Toute
petite, Olivia Prior a été déposée sur les marches de l'orphelinat où
elle vit désormais. Incapable de parler, elle n'en sait pas moins se
faire respecter des autres pensionnaires. De sa mère, il ne lui reste
plus qu'un journal intime relié de cuir, plein de dessins étranges et
marqué par la folie, dont les derniers mots sont : " Tu seras à l'abri
tant que tu ne t'approcheras pas de Gallant. "
Mais la jeune
fille ne rêve que d'une chose : avoir, un jour, une famille. Alors,
quand elle apprend que son oncle l'a enfin retrouvée et l'invite à venir
vivre dans le domaine familial de Gallant, Olivia n'hésite pas une
seule seconde. Sur place, elle ne trouve que deux domestiques et un
cousin, Matthew – qui, de toute évidence, ne veut pas d'elle. Elle
découvre surtout que son oncle est mort et enterré depuis plusieurs mois
déjà... Elle remarque enfin que tous les habitants du manoir semblent
éviter comme la peste le mur qui s'élève derrière la propriété, au
milieu d'une nature luxuriante. Quel mal se dresse là, au fond de ce
jardin niché au bout du monde ? Qu'est-il vraiment arrivé à la mère
d'Olivia, toutes ces années plus tôt ?
Merilance est une "maison d'éducation", un bien grand nom pour un établissement lugubre, décrépit et particulièrement triste où sont logées des fillettes, surveillées par des sœurs tout aussi revêches et sombres que Merilance.
C'est là que vit Olivia Prior depuis que sa mère l'a déposée sur les marches de cette maison alors qu'elle était à peine âgée de deux ans.
Elle n'a pour seul souvenir de sa mère qu'un
journal intime bizarre autant qu'étrange, couvert de dessins qui le sont
tout autant et dont les derniers mots comportent un avertissement : "Tu
seras à l'abri tant que tu ne t'approcheras pas de Gallant"
Olivia a un don particulier, elle peut voir les goules, ce que nous pouvons qualifier de fantômes.
Pourquoi ? Comment ?
Nul ne le sait.
Incapable de parler - mais cela ne l'empêche pas de se faire respecter par les autres pensionnaires - Olivia mène une vie solitaire au coeur de l'établissement.
La directrice de la maison reçoit un courrier de l'oncle d'Olivia qui la recherche dans tous les établissements de ce genre du pays, une missive dans laquelle il demande à la jeune fille de venir à Gallant.
Sa joie d'apprendre qu'elle a une famille, son envie de la connaître et son désir de quitter Merilance sont si forts qu'elle en oublie la mise en garde maternelle.
Une fois arrivée sur place, elle ne reçoit pas l'accueil auquel elle s'attendait.
Pas d'oncle (et pour cause, il est décédé quelques mois plus tôt) mais un cousin plutôt hostile, deux domestiques et un étrange mur dans le fond du jardin.
Quel est donc ce mystère qui entoure la demeure ? Et qui lui a envoyé la lettre ?
Pourquoi ne reste-il plus aucun Prior - mis à part Matthew - en vie ?
Et qui sont ces goules qu'elle découvre au coeur du manoir ?
Autant de questions dont elle aimerait connaitre les réponses mais est-ce bien raisonnable ?
Les ombres, les échos, les goules, les fantômes zombies, ...
Quel que soit le nom qu'elle leur donne, Olivia les voit depuis son enfance.
Des créatures mutilées, dont il ne reste pas grand chose et qui s'évanouissent dans l'air dès que la jeune fille leur parle ou fait mine de s'intéresser à elles.
Olivia ignore totalement pourquoi elle est capable de les voir et nous non plus !
Du récit émane une sensation oppressante, un malaise persistant, un bien sombre mystère.
La curiosité de la jeune fille, sa méconnaissance du drame qui se joue à Gallant vont l'entrainer là où elle n'aurait jamais dû pénétrer.
Pourquoi ne pas directement tout expliquer à la jeune fille plutôt que de la laisser dans l'ignorance ce qui ne fait que renforcer son incompréhension face à la situation ?
Cette héroïne, muette, est totalement atypique. Son handicap l'isole, la met parfois en rage lorsqu'elle veut communiquer mais cela ne l'empêche pas d'avoir un caractère bien trempé et un courage à toute épreuve.
Son arrivée au manoir, malgré l'accueil un peu particulier, est pour elle un baume pour son coeur meurtri et lui fait oublier - un peu - sa solitude.
Pensez : une chambre pour elle toute seule, un lit immense, une salle de bain, des vêtements autres que l'infâme robe grise de l'orphelinat ...
Et puis, Edgar, l'un des serviteurs, connait un peu la langue des signes, ce qui lui permet de communiquer avec les habitants, elle a aussi la possibilité d'écrire et aussi de dessiner pour faire passer ses messages.
La relation avec Matthew va évoluer en une sorte de trêve lorsqu'Olivia comprendra le pourquoi de son hostilité à son égard.
Et puis, il y a l'autre Gallant, où la Mort rôde en maitre, un Gallant dont je ne dirai pas plus pour ne pas trop en dévoiler.
Ce qui aurait dû être une lecture coup de coeur - au vu du résumé - ne l'a pas malheureusement pas été !
J'ai eu du mal à m'expliquer pourquoi j'ai eu tellement de mal à arriver au bout du récit ! (il m'aura fallu plus d'une semaine pour le terminer !)
Ce n'est pas à cause de l'intrigue, originale, ni des personnages auxquels on ne peut s'empêcher de s'attacher : Olivia et son besoin d'être aimée et entendue, Hannah et Edgar pour leur gentillesse et leur fidélité aux Prior, Matthew par son esprit de sacrifice et son sens du devoir, encore moins par les thèmes abordés (l'abandon, la solitude, le rejet, la malédiction, ....)...
Peut-être est-ce simplement à cause du rythme assez lent pendant une longue partie du roman qui a fait que l'action a mis trop de temps à démarrer et à m'emporter totalement au coeur de Gallant et de son mystère !
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