lundi 29 octobre 2018

Intime idée de Nicolas Dagorn [Interview & Chronique]

Éditions Hugo Roman New Way//Broché 360 pages//4 octobre 2018
Disponible en eBook


 Roxane vit dans un quartier tranquille d'une petite ville. Son quotidien : les copines, l'école et une vie de famille un peu tourmentée. Depuis quelques mois, le handicap de Noah, son plus jeune frère, chamboule la donne à la maison. Heureusement, son frère cadet Alex, jeune sportif au grand coeur, endosse le rôle de protecteur face à une mère effacée et un père distant.

Sur le trottoir d'en face, le foyer. Hugo vient d'y être placé par le juge pour enfants. Tant bien que mal, il découvre son nouvel environnement où popularité et pouvoir se gagnent à coups d'alliances et d'intimidations... Le tout orchestré par Enzo, éternel chef de bande, prêt à tout pour conserver son trône. Deux trajectoires bien distinctes. Deux destins que rien ne prédisposait à s'entrechoquer. Et pourtant, Roxane et Hugo vont être malgré eux les témoins de la rivalité opposant Enzo et Alex. De part et d'autre de la rue, ils devront apprendre à panser les blessures indélébiles que la vie inflige parfois.


Avant de vous donner mon avis sur ce livre, Nicolas Dagorn a eu la gentillesse de répondre à quelques unes de mes questions : 


1/ Je sais déjà que vous êtes français, mais que vous vivez au Québec. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ? 
Bonjour, et tout d’abord merci pour l’intérêt que vous portez à mon texte.
Parler de moi n’est pas l’exercice que je préfère. Lol. 
Que dire ? 
J’ai quarante-six ans, je suis marié et père de deux adolescents, une fille et un garçon (le choix du roi). Je travaille dans le domaine de l’aide à l’enfance et de l’éducation spécialisée depuis bientôt vingt-six ans. Rien que d’y penser, je sens de nouveaux cheveux blancs pousser sur ma tête (mes enfants disent que je n’en ai plus beaucoup…).
Les pérégrinations de ma vie m’ont conduit en Bourgogne, en région parisienne, dans le Loiret et dans la région lyonnaise. J’ai également vécu six belles années à l’île de la Réunion, au cœur de l’océan indien et vis aujourd’hui au Québec, où je suis venu m’installer avec ma petite  famille depuis plus de trois ans. Chacune de ses étapes de vie s’est inscrite dans une volonté de découvrir l’Ailleurs.
J’aime le plein air, la nature et les paysages sauvages. J’aime la musique, la peinture et l’art en général. J’aime la cuisine et les bonnes bouffes en famille ou entre copains. J’aime les nouveaux défis, j’aime découvrir le monde, les gens, les autres cultures et apprécie de sortir de ma zone de confort. J’aime la solitude, aussi.
J’écris de manière plus régulière depuis quelques mois après avoir passé de nombreuses années à jeter sur des coins de feuille des synopsis d’histoires qu’il me plaisait de me raconter. À ce jour, j’ai autoédité deux nouvelles aux éditions Édilivre (Soir d’avril et La triste histoire de Léonie Higgs) ainsi qu’une novella aux éditions Stories by Fyctia (Noir de neige).
Je travaille actuellement sur trois romans aux styles bien différents (Young Adult, Thriller et Anticipation). 
 
 
2/ Vous avez écrit Intime idée sur la plateforme Fyctia. Si Fyctia n'existait pas, auriez-vous quand même écrit ce livre ou alors l'idée du roman vous est venue au fur et à mesure ? 
Je n’aurais jamais écrit Intime idée si Fyctia n’existait pas, c’est certain !
J’ai découvert la plateforme lors d’un repas entre amis. Entre deux conversations, ces derniers m’ont appris qu’un de leurs amis, Vincent Haauy, venait de remporter un concours d’écriture en ligne (l’excellent Tricycle rouge) sur la plateforme Fyctia. Par curiosité, je suis allé jeter un œil et hop ! L’aventure Fyctia a débuté pour moi. Elle a commencé avec Noir de neige, dans le cadre d’un concours Thriller, puis avec Intime idée, dans le concours Young Adult consacré au thème « populaire ».
Intime idée s’est construit au fil des jours et des chapitres. Je connaissais les grandes lignes de mon histoire. Je savais que je voulais aller d’un point A à un point B, mais le chemin à parcourir pour y parvenir s’est, lui, dévoilé au fil des soirées passées devant mon clavier. J’ai apprécié ce mode d’écriture très contraignant et stimulant lié au fait que pour publier un nouveau chapitre il faut obtenir un nombre croissant de votes sur les précédents. Tout un défi !
 
 
3/ Les thèmes abordés dans votre roman sont très forts et vous êtes sans complaisance envers vos héros quitte à briser le cœur des lecteurs. Avez-vous connu des situations pareilles dans votre vie professionnelle ?
J’aime sortir des sentiers battus et les histoires qui ne finissent pas (toujours) bien. D’emblée, j’ai voulu marquer le récit par le drame et l’inéluctabilité du destin des héros. 
Il m’est arrivé, dans mon parcours professionnel, de rencontrer des situations semblables ou même pires que celles décrites dans le livre ; des situations d’enfants et d’adolescents confrontés à des carences affectives et matérielles profondes et irréversibles, à la violence, à l’abandon et à des drames humains parfois surréalistes. J’ai été contraint de me blinder pour prendre la juste distance avec ces situations, afin d’intervenir au meilleur de mes compétences, avec empathie et bienveillance. Cela explique peut-être cette absence de complaisance vis-à-vis de mes héros ; comme une volonté de raconter leur réalité sans filtre.
 
 
4/ Et Hugo ? Est-il né dans votre tête ou avez-vous côtoyé un "Hugo" ? 
Hugo est un mélange de certains jeunes que j’ai rencontrés et de celui que j’ai été moi-même. Ma période adolescente aurait pu, à maintes reprises, me conduire du mauvais côté de la rue du quartier des Chênes. J’ai su passer entre les mailles de certains filets. La rencontre avec des adultes, comme Séverine et Fred dans le livre, m’a aidé à m’en sortir.
Alors, oui, Hugo est bien né dans mon esprit, mais son parcours, ses émotions, ses réactions et ses réflexions sur la vie sont empreints de tous ces Hugo qui ont jalonné mon parcours professionnel. Au travers de ce personnage, j’ai voulu rendre hommage à ces adolescents à la marge et montrer qu’un jeune placé pour des faits infractionnels ne doit pas être résumé qu’à sa condition (temporaire) de délinquant. L’acte délictueux est souvent le symptôme d’un profond mal-être, l’expression d’une souffrance qu’il faut traiter pour aider le jeune à avancer.




Je ne vous fais pas un résumé du livre puisque celui de l'éditeur suffit largement et je ne ferais que répéter.

La collection New Way s'adresse aux adolescents mais, Intime idée devrait être lu par tous : ados et adultes !
C'est une histoire qui nous prend aux tripes et nous fait réfléchir. L'auteur, Nicolas Dagorn, ne nous épargne pas et on se prend les coups en pleine face, comme ses personnages tellement criants de vérité.
Même si le prologue m'a désorientée, car il nous dit déjà que la fin ne sera pas des plus heureuses, je n'ai pas pu m'empêcher de m'accrocher jusqu'au bout de l'histoire de Noah, Roxane, Alex et Hugo.

Ces personnages pourraient vivre partout dans le monde, car le harcèlement, le racket etc.,  que ce soit dans la vie ou sur les réseaux sociaux, ça existe... et pire ! ça touche des enfants de plus en plus jeunes, les divers faits-divers nous l'ont démontré à plusieurs reprises.

Un livre à mettre dans les bibliothèques des collèges et lycées. Je ne peux pas dire que ce soit une lecture coup de cœur, car elle fait mal, mais c'est certainement une lecture coup de poing.





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