éditions Harlequin (Best Sellers), format papier, 384 pages et format numérique disponibles ici
Au loin, elle aperçoit la silhouette familière d’un homme se diriger vers elle. Malgré le masque d’assurance qu’elle s’efforce d’afficher, Amelia Gray se sent blêmir. Robert Fremont est de retour. Une fois encore, cet ancien policier aux yeux constamment dissimulés derrière d’opaques lunettes de soleil est venu lui demander son aide. Pourquoi l’a-t-il choisie, elle, une simple restauratrice de cimetières, pour tenter d’élucider le meurtre qui a ébranlé la ville dix ans plus tôt ? Amelia ne le sait que trop bien, hélas ! Fremont est le seul à avoir perçu le don terrible et étrange qu’elle cache depuis l’enfance… Bien que désemparée, elle accepte la mission qu’il lui confie. Mais, tandis que ses recherches la mènent dans les quartiers obscurs de Charleston, elle comprend bientôt qu’elle n’a plus le choix. Si elle veut remporter la terrible course contre la montre dans laquelle elle s’est lancée, elle va devoir solliciter le concours de l’inspecteur John Devlin. Cet homme sombre et tourmenté dont elle est follement amoureuse, mais qu’elle doit à tout prix se contenter d’aimer de loin…
Je viens de finir le dernier tome de cette série !! Et j'avoue que j'ai été un chouïa déçue à plusieurs niveaux.
Tout d'abord, c'est le dernier, donc, je ne pourrai plus suivre Amelia dans ses cimetières et cela est bien dommage car j'aimais ces enquêtes mêlant thriller et surnaturel.
Ensuite, dans ce roman, pas de mystère lié au cimetière (ou très peu). Il tourne autour principalement de Devlin et des fantômes qui le hantent. Celui de sa petite fille, Shani et de sa femme Mariama.
Si ce tome me plait moins, c'est parce que j'ai l'impression que par moment, l'auteur tournait un peu en rond. On répète plusieurs fois la même chose, l'action stagne quelque peu mais cela reste tout de même une lecture addictive.
La tension et l'angoisse monte peu à peu jusqu'à nous faire avoir une hausse de tension (presque) fatale ^^
Attention spoiler
Attention spoiler
<<Amelia n'ose pas poursuivre sa relation avec Devlin par crainte de sa défunte femme. Un fantôme puissant et très maléfique qui se raccroche à Devlin de toutes ses forces et qui ne veut absolument pas laisser la place à une autre.
Shani, la fille de Devlin tente d' entrer en contact avec Amelia. Et lorsqu'elle y parvient, elle lui demande de l'aide. Mais de l'aide pour quoi ?
Et Robert Fremont qui vient lui demander de résoudre les circonstances de sa mort car il sait que c'est ce qui l'empêche de trouver le repos et pour ce faire, il n'hésite pas à menacer Amelia de la hanter pour toujours.
Et la pauvre Amelia n'a plus aucun refuge car, dorénavant, les fantômes et autres esprits parviennent à l'atteindre partout même dans sa maison qui était il y a encore peu de temps, un sanctuaire où elle se savait intouchable et en sécurité.
L'arrivée de Darius Goodwine, un érudit parti étudier en Afrique, entre autre, les effets de la 'poudre grise', une poudre qui arrête le coeur et permet de se 'rendre' dans l'au-delà, constitue une menace supplémentaire pour Amelia (comme si elle n'en avait pas encore assez) >>
Et il faut bien le reconnaître, le dénouement de cette histoire est tout à fait spectaculaire et vous tient en haleine jusqu'au bout.
Et malgré un dernier tome un peu moins bon (à mon humble avis^^) c'est une série que je vous recommande chaudement !!!
Cliquez sur l'image pour découvrir les chroniques des tomes 1 et 2
Quelques mois plus tôt, lorsque j’avais vu Shani pour la première fois, elle flottait au côté de Devlin. Dès le premier soir, elle avait tenté d’établir un contact. Elle m’avait suivie jusque chez moi et avait déposé un minuscule grenat dans la pelouse de mon jardin. Une bague en guise de message, tout comme le cœur qu’elle avait dessiné dans la buée, sur la vitre de mon salon. Elle voulait me dire quelque chose…Par ici. Vite ! Avant qu’elle n’arrive…Un mauvais pressentiment me glaça le dos. Le danger guettait de tous côtés. Je le sentais approcher, se refermer sur moi. Mais qu’importait… Je continuai et passai le portail, suivant le chant du rossignol et cet irrésistible effluve, qui me guidaient maintenant à travers un dédale de buis et de palmiers nains, mêlés de massifs d’onagres et de passiflores. Le clapotis d’une fontaine se mêla au rire éthéré de Shani, et mes cheveux se dressèrent sur ma nuque lorsqu’elle se mit à fredonner :
Le père Dicky DilvorAvait une femme en or
Il prit un gros gourdin
Pour lui briser les reins
Puis la vendit à un meunier
Mais le meunier n’en voulut guère
Il la jeta dans la rivière
Une horrible comptine, que je n’avais pas entendue depuis des années, et dont les vers semblaient plus affreux encore dans la bouche innocente de Shani.Face à cette sinistre réminiscence, je fis volte-face, bien décidée, cette fois, à rebrousser chemin en direction du portail, mais Shani était apparue dans mon dos, au milieu de l’allée. Une lueur informe tremblota dans la pénombre. Puis le contour d’une silhouette d’enfant se matérialisa peu à peu, tandis qu’une brise fraîche se leva sur le jardin. La peur s’empara de moi. Je m’aventurais sur un terrain miné, je le savais pertinemment. Non seulement je répondais à l’appel d’un mort, mais, surtout, je défiais le destin.Pourtant, à cet instant, rien de tout cela ne semblait plus avoir la moindre importance à mes yeux. Impossible de faire demi-tour. Impossible d’arracher mon regard de ce spectre délicat qui me barrait la voie.Elle portait une robe bleue assortie d’un ruban noué dans ses cheveux. Un brin de jasmin était glissé dans un écrin de fine dentelle cousue à sa taille. Sa crinière frisottante encadrait une minuscule frimousse et lui donnait une beauté saisissante qui me coupa le souffle. Une aura vaporeuse l’illuminait, diaphane et argentée, rehaussant ses traits dans la demi-pénombre. Des pommettes hautes, des yeux sombres, un teint café au lait. Son héritage créole. Je crus entrevoir, un instant, un peu de sa mère dans ce visage. Mais rien de Devlin. L’empreinte Goodwine avait largement pris le pas sur ses racines paternelles.D’un geste sûr, le fantôme de la petite fille tira de sa taille le brin de jasmin et me le tendit.Je savais parfaitement que je ne devais pas le prendre. La seule façon de traiter avec les fantômes était de les ignorer, de faire semblant de ne pas les voir Mais il était trop tard. Comme si elle avait été mue par sa propre volonté, ma main se leva et mon bras se tendit vers la fleur.Le fantôme s’approcha encore un peu — beaucoup trop —, et je sentis la froideur de la mort émaner de sa minuscule silhouette. Mes doigts frôlèrent les fleurs blanches qu’elle m’offrait. Les pétales me semblèrent bien réels au toucher, aussi chauds et souples que ma propre peau. Comment était-ce possible ? Je n’en avais aucune idée. Elle les avait apportées avec elle depuis l’autre côté. Les boutons auraient pourtant dû faner.Elle ne remua pas les lèvres, mais je l’entendis distinctement.C’est pour toi.L’écho de sa voix résonnait dans ma tête, lyrique et mélodieux, comme le tintement angélique d’une clochette de cristal. Portant le jasmin à mon nez, j’en respirai une profonde bouffée, m’enivrant de son parfum entêtant.
M’aideras-tu ?
— T’aider… ? Mais comment ? m’entendis-je lui répondre.
Ma propre voix semblait distante et creuse, comme un écho lointain.Elle leva son minuscule index à sa bouche.
— Il y a un problème ? insistai-je.
Il me sembla la voir s’effacer et, d’un coup, l’air qui baignait le jardin frissonna, et quelque chose changea dans l’atmosphère. Mon cœur continuait de cogner dans ma poitrine. La buée blanche qui s’échappait de ma bouche se fondait dans la vapeur laiteuse mêlée à la pénombre. Un étrange goût de cuivre m’envahit la bouche, comme si je m’étais mordu la langue. Pourtant, je ne ressentais aucune douleur. A vrai dire, je ne ressentais rien, hormis une terreur glaciale qui me figeait la poitrine, se propageait à l’extrémité de mes membres et me paralysait.Le brin de jasmin glissa entre mes doigts gourds. Soudain, le duvet de ma nuque se hérissa. Un silence de mort envahit la nuit. Le jardin tout entier s’immobilisa. Seule une torsade de brume tournoyait devant moi. Les yeux écarquillés, comme hypnotisée, je la regardai s’approcher, ondulant à la manière d’un cobra. Une tension insoutenable tambourinait le long de mes terminaisons nerveuses. Il aurait suffi de me toucher pour que je m’effondre.Le contact fut rapide et brutal. Une force me poussa en arrière avec une telle puissance que j’en perdis l’équilibre. Trébuchant contre un chérubin en céramique, je m’affalai sur le sol. La statuette de jardin vola en éclats contre les pavés de pierre. L’instant suivant, des voix étouffées s’élevèrent depuis l’intérieur de la maison. Une part de moi savait que les habitants devaient avoir entendu le bruit que je venais de causer en tombant, mais je ne pouvais me résoudre à arracher mon regard de l’allée. Une autre entité y était apparue et flottait maintenant au-dessus de moi, me fusillant de ses yeux morts dans le crépuscule noircissant.Mariama… La mère du fantôme de la fillette. L’épouse décédée de Devlin...
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