Éditions Hugo Thriller//Broché 379 pages//20 septembre 2018
Disponible en eBook
La vision sans exécution n'est qu'hallucination.
Telle est la devise
du célèbre patron de la Maison Louis Laigneau, fleuron du luxe français.
Martelée en chaque occasion, de séminaires de créativité entre
beautiful people en conference calls des membres du CoDir, elle va
également devenir celle d'un tueur dont le seul but est d'anéantir de
façon brutale, méthodique et cruelle l'intégralité de l'entreprise et de
ses salariés.
Quelles sont ses motivations? Quelles sont réellement ses cibles? Pourquoi un tel déferlement de haine froide?
Une chose est sûre: rien ni personne ne sera épargné dans la réalisation de ce mortel projet.
Quelles sont ses motivations? Quelles sont réellement ses cibles? Pourquoi un tel déferlement de haine froide?
Une chose est sûre: rien ni personne ne sera épargné dans la réalisation de ce mortel projet.
Un
résumé intriguant, une couverte qui l’est tout autant, à peine
reçu, je me suis donc jetée sur Organigramme.
Le
thème principal abordé dans ce roman est celui de la souffrance au
travail et je l’ai trouvé tout à fait original dans un thriller.
C’est une excellente idée de parler de ce sujet d’actualité et
de pousser la souffrance à son paroxysme. On retrouve toutes les
facettes qui engendrent la dépression au travail, burn out,
licenciements, pression, obsession du chiffre…
En somme, l’envers
du décor dans le monde tellement glamour de la mode. Et en parlant
de la mode, là encore, l’auteur nous dépeint un tableau très
complet de ce monde.
Au sein de l’entreprise Louis Laigneau,
règnent commérages, coups bas, faux semblants, langue de bois et
j’en passe et des meilleurs. Ce qui est sûr, c’est qu’il
s’agit d’un monde où le terreau est bien fertile pour avoir des
envies de meurtres. Ce portrait est dressé avec beaucoup de
justesse, d’autant plus que l’auteur vient de ce milieu, ce qui
apporte la touche de crédibilité en plus, pour notre plus grand
bonheur.
L’autre
thème principal qui est abordé est celui des banlieues et de ses
trafics. Là encore, nous nous glissons extrêmement bien
dans l’univers des cités qui, lui aussi, possède son propre
organigramme, notamment au sein du trafic.
J’ai
adoré ce parallèle entre mode et banlieue – qu’on a tendance à
opposer habituellement – avec pour lien principal, Yasmina, une
jeune femme qui travaille depuis peu dans l’entreprise Louis
Laigneau et qui est originaire des quartiers. Lorsqu’elle découvre
dans un séminaire au Maroc, la photo du meurtre d’un de ses
collègues sur le téléphone d’une autre collègue, puis qu’elle
se blesse, est rapatriée en France et encadrée par deux gros bras
sous les ordres du chef de la sécurité, elle panique. Elle est
persuadée qu’on veut l’éliminer.
Je
ne m’étendrai pas plus sur l’intrigue afin d’en préserver le
mystère car c’est aussi ce qui fait la force de ce roman. On
soupçonne beaucoup de monde et si, habituellement je trouve le
coupable assez rapidement, je dois dire qu’ici, je me suis trompée.
Et c’est évidemment ce que j’apprécie le plus dans un thriller
ou un policier, me faire manipuler par l’auteur. Tordu ? Si
peu.
Le
final m’a également beaucoup plu, mais là encore je ne peux
malheureusement pas m’étendre, pourtant il y a pas mal de choses à
dire, notamment le fait qu’on a droit à quelque chose qui change.
Le
seul point négatif du roman, selon moi, est le fait qu’à certains
moments on trouve des longueurs qui font perdre sa dynamique à
Organigramme.
Par moments, cela m’a un peu gênée et je
« décrochais » un peu. Ce qui fait que j’ai manqué
des informations importantes sans m’en rendre compte sur l’instant.
Quelques coupes ici et là auraient offert un rythme plus haletant au
récit. Cependant, cela n’engage que moi, mais quand je lis un
thriller j’aime être sous tension tout le long de ma lecture. Là,
parfois, mon attention était complètement relâchée.
Enfin,
pour conclure, j’ai été totalement charmée par la très belle
plume de Jacques Pons. Le langage est soutenu, raffiné, les mots
sont choisis avec soin et précision. Le tout est fluide et très
agréable à lire. De toute évidence, l’auteur possède une réelle
plume et il est à suivre.
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