jeudi 22 février 2018

54 minutes de Marieke Nijkamp

Hachette Romans,2 novembre 2017- Grand Format 304 pages
Disponible en eBook



10 h 08 – KEVIN
Mec, il se passe quoi ? Réponds-moi !

10 h 09 – SYLVIA
Tyler est revenu.

10 h 11 – MATT.
Claire j’ai trop peur. Il tire sur les gens. Qu’est-ce que je fais ? CLAIRE DÉCROCHE S’IL TE PLAÎT !

10 h 27 – AUTUMN
Ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas être Ty. Ça ne peut pas être mon frère.

10 h 30 – TYLER
Aujourd’hui vous m’appartenez tous.
Aujourd’hui vous allez m’écouter.

54 minutes. 54 minutes d’horreur et de terreur absolue. 
Alors que tous les élèves du lycée d’Opportunity en Alabama sont réunis dans l’auditorium pour entendre le discours de la directrice, un élève de terminale arrive, arme à la main, pour régler ses comptes. 
Déterminé, Tyler Browne, veut que le monde l’écoute. Que l’on se souvienne de lui. Il veut se venger de cette souffrance et de ce mal être qui le ronge. 
Rien ne semble ébranler sa motivation. Les professeurs et les élèves tombent sous les balles, pris au piège de ce fou. 

Nous vivons par une narration multiple l’enfer de ces quelques minutes. Certains sont hors de l’établissement, mais ont des proches à l’intérieur, d’autres sont au centre de l’agitation, telle qu’Autumn, la sœur de Tyler, piégée avec sa petite amie dans l’auditorium. 

Comment arrêter un être qui n’a plus rien à perdre ? 

C’est un roman qui nous affecte beaucoup. La tension monte crescendo au rythme des balles tirées. C’est à la fois affreux comme sensation - car malheureusement ce n’est pas sans rappeler nombreux faits divers. Les fusillades dans les écoles ont fait plus d’une fois les gros titres des journaux - , et en même temps, il y a un côté très addictif. De la curiosité morbide ? J’avoue, je me suis posée la question, et il doit sûrement y avoir de ça. 
Dans tous les cas, c’est un roman bien construit. Une fiction très réaliste qui ne tombe pas dans le mélo, mais montre la vérité crue – sans fioritures ni artifices. C’est souvent dur à lire. 

C’est bien mené, l’intrigue est prenante. Il me manque toutefois, avec un sujet aussi grave, le message que l’auteure aurait dû faire passer à travers ses mots. Ce n’est pas un livre engagé contre la libre circulation des armes à feu aux USA, par exemple, et je trouve cela dommage. L’auteure avait de quoi toucher ses lecteurs, mais est resté bien trop neutre à mon goût. 

En bref ? Un roman qui prend aux tripes, nous retourne, nous secoue, nous révulse. 



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